Lucha, Filimbi, Femme forte, Ucofem, notamment, ainsi que quelques personnalités ont joint leurs voix pour dire non à l’impunité dans l’affaire de viol d’une écolière de 13 ans, par ses collègues du complexe scolaire Révérend Kim à Kinshasa. Vendredi 21 juin 2019, ils ont remis un mémo au Ministre de la Justice, pour exprimer leur désolation au verdict rendu, lundi à 19 heures, par le tribunal pour enfant, et réclamé que justice soit faite pour que pareil acte ne se répète plus dans la capitale en particulier et en RDC en général.
Tout a commencé par une marche silencieuse, partie de la Place des évolués à la Gombe, en passant par les avenues de la Libération et Justice, pour chuter au Palais de Justice pour remise du mémo. Arrivé au complexe scolaire Manyanga, une école privée située à quelques encablures de la place des évolués, les élèves ont exprimé la joie en applaudissant cette marche.
Des réactions
Parmi les marcheurs, Barbara Kanam, artiste congolaise, s’est dit touchée entant que parent et femme par cette affaire de viol sur l’écolière de 13 ans. « Je ne peux pas accepter, aucun parent ne peut accepter que son enfant subisse un tel acte. Je suis venu soutenir la famille car cela peut arriver à chacun d’entre nous », a-t-elle soulevé. Et d’ajouter : « Nous sommes en RDC, en 2019, nous parlons de violence faite aux femmes, il y a certainement beaucoup de jeunes filles qui subissent le même sort. C’est ce que nous dénonçons et les auteurs de ces actes doivent être punis ».
L’artiste croit à la justice de son pays et espère qu’il y a des personnes capables de lire et prendre des bonnes décisions. A l’issue de cette marche, elle désire que pareil agissement ne se répète plus et que le viol collectif ne se répète plus. Seulement, cela doit interpeller tout le monde, c’est-à-dire, la justice et les parents. Pour elle, il y a beaucoup de choses à revoir dans le système éducatif congolais. « Aujourd’hui la mère de la fille a eu le courage de dénoncer. Imaginez-vous le nombre de celles qui subissent le même sort et ne se prononcent pas puisque c’est un sujet tabou. Il est temps de condamner, dénoncer et que ça s’arrête », a-t-elle fait savoir. Car, il faut protéger les enfants, surtout dans le système scolaire et même en dehors. Ce cas de viol prouve, selon elle, que la société congolaise d’aujourd’hui a beaucoup de choses et des lois qui doivent être revues pour refléter les réalités. A cet effet, celles qui ont subi le même problème peuvent la contacter à l’adresse suivant: canalmusicprod@gmail.com
Anna Maïmona, Présidente de l’Union Congolaise des Femmes de Médias (UCOFEM) a déclaré soutenir cette marche dans le souci de mettre fin à l’impunité. « Nous avons toujours condamné le viol dans ce pays et les lois doivent être respectées. Nous marchons parce que trop c’est trop », a-t-elle relevé, disant qu’il s’agit d’une fille mineure, avenir de demain. Pour elle, il n’est pas question de se taire face à cette situation. Ce qui explique le déploiement des différentes organisations dont Lucha, Filimbi, Femme Forte, Ucofem ainsi que certaines personnalités vers le Palais de justice pour déposer le mémo.
« Depuis un certain temps on a tendance à banaliser le viol alors qu’il est un drame, un fléau. Nous devons nous lever pour que la situation change. Ce n’est pas de l’exagération », a-t-elle renchéri. Elle voit mal qu’en RDC, certains banalisent ce phénomène aussi dramatique.
Judith Asina
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