Le président de la Cellule Spéciale PPRD/Asie de soutien à Emmanuel Shadary s’est confié à votre site d’information au sujet du tollé général que suscite le report des élections en République Démocratique du Congo. Alors que les uns réclament la démission de l’équipe de Nangaa et les autres celle du Président de la République, Stephen Bwansa renvoie tout le monde à la Constitution. Confiant à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui a renvoyé les scrutins à la date du 30 décembre, il joue à l’apaisement pour que le pays ne sombre dans un chaos.
Suivez plutôt l’intégralité de l’interview :
Matininfos.net : Dites-nous pourquoi la CENI a préféré d’abord rencontrer les ambassadeurs pour leur annoncer le report des élections alors que le gouvernement congolais parle toujours de souveraineté. N’est-ce pas une remise en question de ladite souveraineté?
Stephen Bwansa : je ne sais si vous me posez cette question entant que le SG du PPRD, Prosec du PPRD, Président de la cellule spéciale ou congolais ?
Matininfos.net : entant que congolais, analyste politique et du PPRD.
Stephen Bwansa : vous mélangez les deux à la fois. C’est un honneur pour moi de constater que vous me posez entant que congolais et membre d’une famille politique qui est le PPRD. Pour répondre à votre question, je crois la démarche était purement logique parce que le président de la CENI ne devait que consulter les partenaires avec qui il travaille, pour qu’ils expliquent à leur gouvernement que nous sommes devant un défi logistique qu’on doit rattraper dans une semaine. C’était une démarche d’explication et non de souveraineté. On doit se faire entendre là-dessus.
Matininfos.net : le report des élections à la date du 30 décembre a provoqué un tollé général de la part de la part de certaines organisations, surtout de l’opposition et société civile. Certains exigent une transition citoyenne, d’autres demandent à Nangaa de démissionner ainsi que le Président de la République puisque n’ayant pas la volonté d’organiser les élections. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Stephen Bwansa : votre question est si pertinente puisque vous parlez des fils de ce pays qui demandent au Chef de l’Etat et Corneille Nangaa de démissionner. Ma seule question est de savoir si cette problématique est constitutionnelle ou pas, parce que le Chef de l’Etat élu a un pouvoir qui lui conféré par la Constitution, étant issu du suffrage universel. En ce moment-là, toute démarche qui va à l’encontre des textes énerve la constitution. Lorsque les amis disent qu’il faut que le Chef de l’Etat démissionne, c’est sous quel soubassement et comment est-ce que cela peut-il être expliquée ? Si le Chef de l’Etat démissionne aujourd’hui, quelle est l’organisation qui va s’en suivre ? Je pense que peut-être ils se sont trompés. De par leur rang social, je ne pense pas qu’ils peuvent réfléchir ainsi. Donc, soit il y a un problème de compréhension ou, se trompent-ils de personne. Et s’il faudrait aujourd’hui que Nangaa démissionne, il y a des canaux où revendiquer, puisqu’il a été élu également. Il y a une concentration du pouvoir qui est de la société civile et d’autres organisations qui doivent se réunir pour décider. Ce n’est pas en passant à la télé ou sur matininfos.net qu’il faut dire que Nangaa doit partir. Il y a des mécanismes pour que Nangaa parte. Autre chose, si Nangaa veut démissionner, il va organiser la manière dont il doit le faire. Ce n’est pas d’un coup ! Vous dormez, et vous réveillez le matin pour dire que ces deux personnalités doivent démissionner. Chose pas logique, ni juridique et qui ne tient pas. Poser ce problème au 21ème siècle n’est un peu maladroit.
Matininfos.net : certains regroupements politiques estiment que la date du 30 décembre est ultime pour Nangaa. Si non, ils vont lancer un mot d’ordre aux combattants. Qu’en dites-vous ?
Stephen Bwansa : nous sommes en démocratie. Si nos frères, avec qui nous allons ensemble construire cette République donnent l’ ordre qui va dans le sens de la reconstruction de l’Etat, nous acclamons. Mais s’ils vont à l’encontre de l’amour de la patrie, ce n’est pas moi mais la loi va s’occuper d’eux. La force appartient à la loi ! Nous tous, de la Majorité comme l’opposition sommes soumis à la loi. De quels combattants parlent-ils ? Est-ce qu’il y a des combattants autres que ceux qui sont reconnus pour défendre la souveraineté de l’Etat ? Je crois que dans chaque organisation politique il y a des combattants puisqu’ils se battent pour le développement de leur nation et apporter un plus dans le changement de la construction de l’Etat. A mon avis, j’ignore quelles seront ces précautions et quel en est le fondement.
Matininfos.net : un fondement constitutionnel.
Stephen Bwansa : j’ai lu la constitution et ne sais pas s’il y a un article qui demande au peuple de se rebeller. Ils vont donner un mot d’ordre qui se trouve dans quel article de la constitution ?
Matininfos.net : réfléchissons à haute voix. Qu’est-ce qui peut arriver si la date du 30 décembre n’est pas respectée ?
Stephen Bwansa : avant de répondre à votre question, j’aimerais dire que j’ai entendu qu’il y a certaines organisations qui vont mettre en application l’article 64 de la Constitution qui stipule : « tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ». Déjà, nous voyons que le pouvoir de Kabila n’a pas fait le putsh. C’est un pouvoir souverain, c’est-à-dire élu par le peuple. D’où, la seule façon de la faire partir c’est par les élections. On continue : « l’individu qui prend le pouvoir par force ou qui exerce en violation des dispositions de la présente constitution ». Donc, la présente constitution nous dit qu’il faut élections pour une passation pacifique du pouvoir. Nous sommes dans une période électorale où tous sont allés en campagne. Que ce soit l’opposition comme la majorité, nous attendons le go de Nangaa pour nous permettre d’aller aux élections. Entretemps, la même constitution dit que toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction contre la nation. Donc, aller à l’encontre de la constitution constitue une infraction. On vous dit que s’il y a un pouvoir qui veut garder le pouvoir par la force, il faut régler le problème conformément à la Loi. Il faudrait que le peuple sache que personne n’est au-dessus de la loi. Il faut bien lire la Constitution pour qu’ils ne soient pas manipulés.
Pourquoi les élections ne doivent pas être organisées ? Il n’y a pas de raison. Nangaa n’a pas acheté toutes ces machines pour rien. Il n’y a pas de raison. Nous sommes devant un scénario des gens qui veulent camoufler puisqu’à un certain moment, ils ne croient plus qu’ils peuvent accéder au pouvoir n’ayant pas un projet de société.
Matininfos.net : pouvons-nous nous attendre à des élections sans certaines régions de la RDC, notamment la ville de Beni qui vit des atrocités ainsi que la Maladie à Virus Ebola puis la province du Mayi Ndombe qui connait un conflit inter ethnique ?
Stephen Bwansa : si vous me posez cette question entant que congolais ou un citoyen de Beni, je vous dirai que je vais aller au vote. Si c’est étant que citoyen de Mayi Ndombe, je vais à 100 % participer aux élections puisque faisant partie de ce territoire et j’ai la nationalité congolaise. La loi électorale me donne cette prérogative d’aller au vote. Donc, personne ne peut m’interdire ce droit. Mais si nous prenons un autre volet, il y a dans le domaine des affaires ce qu’on appelle les forces majeures qui sont des œuvres non prévues par les contractants. Le contrat stipulerait bien qu’il faut un arrêt des travaux jusqu’à ce que les choses redeviennent à la normal. Aujourd’hui si Ebola constitue un danger pour les électeurs et les candidats, cette question relève de la compétence du Ministre de santé. C’est purement scientifique ! Je crois que Corneille Nangaa étant un technicien a un devoir d’accomplir. Il saura quoi faire au moment venu. Il va nous permettre d’aller aux élections, tous sans exception. Est-ce qu’il y aura cas de force majeure ? C’est encore très tôt, je ne saurai pas répondre. Je suis citoyen, j’observe et j’attends.
Propos recueillis par Judith Asina
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