Katutu

Tanganyika : le projet d’appui aux chaines de valeur porte déjà ses fruits à Katutu

C’est un projet qui a été mis en œuvre conjointement par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le Programme des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FA0), dans le Tanganyika et au Nord-Kivu, deux provinces de l’Est de la République démocratique du Congo. A Katutu principalement, village situé à 19 Kilomètres de Kalemie, des femmes se sont constituées en association pour s’investir dans la fabrication manuelle du savon.

BUCODEDE (Bureau Conseil et Développement Durable), tel est le nom du savon que fabriquent ces femmes, en souvenir de la structure qui leur a appris ce métier. Des femmes qui ont appris des enseignements conformément au Programme d’Appui aux Chaînes de Valeurs des petits producteurs agricoles (P4P) qui, après une alphabétisation, elles sont soumises à la formation sur les Activités Génératrices des Revenus (AGR), en vue de devenir autonome.

 P4P assure…

Composée de sept femmes, l’Organisation Paysanne (OP) dénommée « Buema ni Magumu » (la facilité est une inquiétude en swahili) fabrique ce savon qui est vendu à la communauté de Katutu ainsi qu’à celles des environs. Rencontré sur place, l’une d’elle indique que le processus de fabrication commence d’abord par mélanger l’huile et de la soude caustique qu’elles appellent abusivement ‘’acide’’.

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Ensuite, elles y ajoutent de la farine de manioc ainsi que le colorant. Ce mélange est déversé dans une moule jusqu’à ce que le produit s’endurcisse. Et chaque moulage donne 108 savons qui coûtent 200 francs congolais, la pièce. Une affaire qui marche plutôt bien, selon les témoignages des productrices.

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Cependant, l’association fait face à plusieurs défis, notamment la logistique. Cette association manque un lieu sûr pour conserver la soude caustique réputée très dangereuse pour les enfants. Mais ces fabricantes la gardent encore dans leurs maisons d’habitation.

De l’autre côté, c’est un restaurant de fortune qui a été mis en œuvre par  sept personnes parmi lesquelles un homme. Baptisé « Omba Utapewa » (demande, il te sera donné en swahili), ce restaurant offre ses services entre 5 heures et 18 heures, heure locale, avec des plats dont les prix varient entre 300 et 700 CDF. Et ce, dans un cadre loué à hauteur de 3.500 francs le mois. Ce qui semble cher pour ces entrepreneurs.  Kyungu Wa Mbayo Baruti, 35 ans, marié et père de sept enfants raconte à ce sujet : ‘’Nous avons des difficultés pour avoir des clients dans ce restaurant, alors que c’est un restaurant qui sort de l’ordinaire. Par jour, nous vendons jusqu’à cinq plats. Nous ne partageons pas les recettes à la fin du mois, mais travaillons jusqu’à ce qu’on atteigne notre objectif qui consiste à acheter des tôles pour construire des maisons’’. L’association qui manifeste le souci d’améliorer la vie sociale de chaque famille, c’est-à-dire, scolariser les enfants, contrairement à Kyungu wa Mbayo lui-même qui n’a pas eu la chance d’aller à l’école. « Grâce au projet P4P, dans son volet alphabétisation, je suis  désormais en mesure de lire et écrire le swahili. Et il ne reste plus que d’apprendre le français. J’encourage le PAM puisque je me sens épanoui, moi qui étais un habitué de la brousse. Maintenant, je sais également faire la cuisine’’, s’est-il réjoui.

Judith Asina, Envoyée spéciale Kalemie

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