Congolais vivant en chine, il fait des propositions à son pays pour atteindre le développement tant voulu. Dans un entretien, Stephen Bwansa fait du modèle de la Chine et du Singapour, un modèle en vue d’atteindre cette vision. Entrepreneur congolais vivant depuis une vingtaine d’année à l’Empire du milieu, il indique que si la République veut atteindre cet idéal, le mieux est de mettre en valeur le marché local. L’idée étant de compter sur les moyens de bord, c’est-à-dire, considérer ce que le pays possède comme richesse et enseigner une autre mentalité. Le développement faisant partie de la mentalité, il croit dur comme fer que le pays doit parvenir à arracher l’indépendance économique.
Ci-dessous l’intégralité de l’entretien :
Matinifos.net : Stephen Bwansa, vous êtes entrepreneur congolais vivant en Chine. Onze mois après l’alternance à la tête du pays, pensez-vous que le congolais peut penser et au développement?
Stephen Bwansa : à mon avis, l’alternance était une chance pour le développement de la RDC. L’alternance répondait à un besoin qui devrait propulser la RDC vers un pays émergent. C’est pourquoi, l’ancien Président Joseph Kabila avait pesé de tout son poids pour que cette alternance soit faite et que le pays aille de l’avant.
Pour répondre à votre question, je pense que le développement comme nous l’avons toujours souligné est un processus qui demande beaucoup de rigueur, de travail, de sacrifice. Les retombées du développement sont le fruit d’un travail bien réfléchis. Donc, après cette alternance, il y a beaucoup de projets qui sont dans la continuité qui sont en train de se faire. Le Président Felix Tshisekedi apporte une touche particulière dans sa manière de gérer la République. Nous mettons tout ça dans la continuité ! Nous sommes sûrs que le mariage FCC-CACH va permettre à la nation d’asseoir le développement tel que souhaité.
Matininfos.net : entrepreneur congolais vivant en Chine, comment faire en sorte que le pays sorte de l’état de pauvreté pour un pays développé tels que la Chine et le Singapour, par exemple ?
Stephen Bwansa : le plus grand travail a été fait pour planifier le développement de la RDC d’ici 2030. Aujourd’hui, il faut mettre en pratique ce qui a déjà été décidé c’est-à-dire, mettre en œuvre le leadership de manière discipliné, trouver des projets qui seront productifs pour la République, puisque le développement est le fruit de la production et de la rentabilité. Donc, l’important est d’obtenir des projets capables de résoudre le problème du social. C’est ça le secret de voir comment rattraper certains pays que vous avez cité ! Et surtout, notre tendance serait de mettre en valeur le marché local. L’idée est de compter plus sur les moyens de bord, mettre en valeur ce que nous avons comme richesse et enseigner une autre mentalité, puisque le développement fait partie de la mentalité. Si on veut atteindre le développement, nous devons également réfléchir dans le sens du développement et non dans le sens d’attendre. Tout citoyen, a le devoir d’apporter son savoir-faire dans le développement pour innover.
Matinifos.net : le développement de la Chine par exemple, est calqué sur la vision d’un individu. En RDC, c’est la démocratie. Comment y arriver ?
Stephen Bwansa : je crois que le développement n’a pas été tout simplement calqué sur un individu, mais par rapport au besoin national qui s’est présenté, puisqu’une nation doit être transformée. La Chine, le Singapour, pour ne citer que ces deux pays-là, ont travaillé en créant des lois fortes et avec un leadership basé sur le développement et l’administration. Et les politiques ont travaillé dans la vision du changement, de la transformation de la vie du peuple, et de la nation. Chez nous, la démocratie ne contredit pas cette façon de faire puisque nous choisissons à travers les urnes, un leader avec pour objectif, de répondre aux besoins de la nation. Aujourd’hui la RDC et certains leaders asiatiques ont pour objectif, d’avoir un leadership fort, mettre en place un développement de discipline et de rigueur ainsi que tout ce que nous avons comme ressources, les transformer et voir comment être compétitif au niveau national, régional et international. Nous avons plusieurs acquis ! La démocratie n’a pas le droit de nous voler ce sens de liberté vers le développement. Le développement a besoin d’une autre mentalité. Si hier le combat de Patrice Emery Lumumba était de nous donner l’indépendance, aujourd’hui avec l’évolution, nous devons arracher l’indépendance économique. Il nous faut une autre mentalité. Pas seulement comme celle de Lumumba, mais une mentalité de renaissance. C’est pourquoi, nous avons dit qu’il faudrait que le Congo émerge vers les nations fortes. Il faut que le peuple comprenne qu’il n’y a personne qui peut nous aider si non nous-même. La RDC peut étudier, examiner en profondeur le miracle chinois et des autres pays asiatiques. Et après ces études, voir de quelle manière, on peut se servir pour permettre à la République d’avoir un modèle qui lui convient. C’est vrai qu’on ne peut pas inventer la roue, mais nous pouvons de manière spécifique, créer quelque chose qui peut répondre à la mondialisation en vue d’atteindre le niveau des autres. La RDC peut se servir de l’exemple de la Chine et du Singapour pour se développer !
Matininfos.net : vous dites que ces deux pays, c’est-à-dire la Chine et Singapour se sont dotés des lois fortes. Les lois ne manquent pas à la RDC. Mais qu’est-ce qui lui manque pour se développer ?
Stephen Bwansa : sincèrement, la nation évolue par rapport aux nouveaux enjeux. Hier, on a eu des enjeux pour acquérir l’indépendance et après, on s’est dit qu’il fallait mettre en place une politique économique accès sur l’émergence d’ici 2030-2050. Il s’agit surtout mettre en place des institutions démocratiques avec nos moyens de bord pour mieux faire asseoir la vision économique du développement et on l’a fait. Et l’émergence n’est pas le fruit de la conquête d’une génération mais plutôt celle de la continuité dans le travail, la discipline. La confiance de soi, permettra aux partenaires traditionnelles de la république de nous accompagner tout en sachant qu’ils trouveront également gain de cause. Nous pensons que toutes ces choses véhiculent une pensée, une époque qui présente des besoins et des enjeux tout à fait différents.
Maintenant, si réellement nous voulons atteindre le développement, la seule solution serait, un leadership fort, mettre en place une discipline. Il faut faire en sorte que le peuple s’approprie en premier le développement et qu’il y ait ce changement de conception et qu’il comprenne que le développement est le fruit d’un travail collectif. Nous devons aider le gouvernement à atteindre ces objectifs.
Propos recueillis par Judith Asina
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