La réaction du gouvernement congolais à l’enquête menée par deux journalistes de RFI et Reuters sur le double assassinat de deux experts de l’ONU en mars dernier dans le Kasaï est l’un des sujets qui suscitent les commentaires des medias congolais ce vendredi 22 décembre à Kinshasa.
Radio France Internationale (RFI) et Reuters ont révélé dans une nouvelle enquête que des fonctionnaires congolais, notamment des agents des services spéciaux, ont été impliqués dans l’élimination physique des experts onusiens Zaida Catalan et Michael Sharp, tués en mars dernier.
Lors d’un point de presse « très offensif » tenu ce jeudi 21 décembre, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a balayé d’un revers de la main les conclusions de cette enquête de RFI et Reuters, relevant que «la journaliste de RFI Sonia Rolley a délibérément écarté dans son enquête les échanges suspects qu’elle a eu avec des présumés bourreaux de deux enquêteurs onusiens», rapporte Cas-Info.ca.
Pour le porte-parole du gouvernement, poursuit le site web d’analyses et d’informations, les deux journalistes ont exclu délibérément de leur enquête certains détails pour «forcer les juges à aller vite en besogne».
Lambert Mende a donc accusé les journalistes Sonia Rolley de RFI et Aaron Ross de Reuters de tenter «par des amalgames maladroitement agencés» de rendre le Gouvernement congolais responsable, ou complice, de l’assassinat de deux experts de l’ONU dans le Kasaï Central au mois de mars 2017», souligne pour sa part L’Avenir.
Le ministre de communication et des médias congolais a par ailleurs jugé «très grave», le fait que selon lui les deux journalistes ont voulu, à travers leur enquête, se substituer aux magistrats en essayant d’instruire cette affaire parallèlement à la justice congolaise, lit-on dans les colonnes du quotidien congolais.
En somme, résume Kinshasatimes.cd, «rien dans cette enquête ne permet de déduire la complicité ou l’implication du gouvernement de la RDC ou des organes liés au gouvernement dans le meurtre des experts onusiens», selon Lambert Mende.
Dans un autre registre, Le Phare fait savoir que le 31 décembre 2017, les catholiques seront dans la rue. Le quotidien explique en effet qu’à l’appel du Comité laïc de coordination (CLC), les catholiques et autres combattants de la liberté de toutes les provinces de la RDC et de la diaspora sont invités à une marche le 31 décembre prochain pour dire « NON » à la confiscation de la démocratie.
A la paroisse St Joseph de Matonge/Kalamu où cet appel a été lancé, les intellectuels catholiques ont précisé à l’assistance que cette marche est un cri pour libérer l’avenir du Congo, rapporte le tabloïd.
Après le rendez-vous du 19 décembre, comment les autorités congolaises vont-elles encore gérer cette nouvelle manifestation pacifique, s’interroge pour sa part La Prospérité. Le journal précise que cette marche des catholiques vise notamment à pousser le gouvernement à respecter les mesures de décrispation de la scène politique telles que décidées par l’Accord de la Saint-Sylvestre.
Depeche.cd tente de répondre à la question de La Prospérité en soutenant que les autorités congolaises ne vont probablement pas autoriser cette manifestation. Pour s’en convaincre, le site d’actualité en ligne fait en effet remarquer que le même 31 décembre, l’Opposition politique radicale a également prévu de marcher. «Et les autorités ne pourront probablement pas autoriser ces manifs croisées», croit savoir le site web d’informations.
Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire