L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, est arrivée mercredi après-midi à Kinshasa. Les médias congolais s’intéressent à cette actualité. Certains s’exercent à prédire le contenu de son message, et d’autres dévoilent son agenda et les personnes qu’elle va rencontrer. La presse revient aussi sur la position de la communauté internationale sur les incidents survenus à Lubumbashi, lors du récent séjour de Félix Tshisekedi.
Le Phare analyse l’arrivée de Nikki Haley et indique que le choix porté par le président américain sur sa personne est perçu comme l’expression du souci du président américain d’être pleinement et correctement informé des réalités du terrain, avant de décider de la suite à donner à la politique africaine au niveau de la Maison blanche.
En ce qui concerne la RDC, le pays de l’once Sam est d’avis que le peuple congolais devrait vivre, pour la première fois de son histoire, une alternance démocratique au sommet de l’Etat à l’échéance du 31 décembre 2017, le premier rendez-vous ayant été manqué en décembre 2016. Certains commentateurs de presse soutiennent que Nikki Haley, à l’image d’un certain Bill Richardson en fin de règne du Maréchal Mobutu, pourrait demander aux hommes au pouvoir à Kinshasa de s’impliquer résolument dans la tenue rapide des élections au risque de compromettre leur avenir politique et social, croit savoir le tabloïd.
Nikki Haley était la première à exiger de nouvelles sanctions ciblées contre les autorités congolaises. Au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, elle était aussi là, pour fustiger la position adoptée par les autres Etats membres qui, à la différence des USA et de certains pays européens, ont voté pour l’entrée de la RDC dans ce carré des As, renchérit La Prospérité.
Pour sa part Actualité.cd dévoile l’agenda de Nikky Haley et indique que dès ce jeudi, l’envoyée du président américain Donald Trump entamera des contacts avec certains officiels. Le média renseigne que la diplomate américaine se rendra ce même jeudi à Goma (Nord-Kivu) avant de rencontrer à Kinshasa le vendredi 27 octobre, le président de la République, le chef de la MONUSCO, Maman Sidikou, ainsi que le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Marcel Utembi.
Incidents à Lubumbashi
En dehors de la visite de Nikki Haley, la presse congolaise décortiquent aussi la récente visite de Félix Tshisekedi à Lubumbashi et la position de la communauté internationale sur cette question. A peine élue au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, la RDC a renoué avec ses vieilles méthodes de répression et de privation de libertés, regrette Le Potentiel qui s’appuie que le séjour à Lubumbashi, du président du Rassemblement, Félix Tshisekedi. Ce dernier, indique le journal, n’a pas échappé à la fougue du pouvoir qui lui a interdit de tenir son meeting.
Pour le tabloïd, «Kinshasa est déjà dans le viseur de la communauté internationale.» Dans les rangs de la communauté internationale, c’est l’indignation totale. Dans une déclaration commune, l’UE, les USA, la Suisse et le Canada sont montés au créneau. Toutes ces organisations se disent profondément préoccupées par les restrictions à la liberté de réunion imposées par le gouvernement de la RDC et les autorités locales.
«Nous regrettons particulièrement l’arrestation, le 22 octobre, de nombreux membres de l’opposition à Lubumbashi et appuyons l’appel de la MONUSCO à leur libération», lit-on dans cette déclaration.
Cette prise de position intervient à la veille de l’arrivée à Kinshasa de Nikki Haley, envoyée spéciale de Donald Trump, ajoute Forum des As, précisant que c’est sur un ton ferme que la délégation de ces organisations a manifesté son indignation face à la récente arrestation des partisans du Rassemblement à Lubumbashi.
De son côté L’Avenir s’interroge : «que cache l’attitude de l’UE, USA, Suisse et Canada ?» Le quotidien déplore l’attitude des diplomates de ces organisations qui feignent ignorer le contexte du pays, lorsqu’ils soulignent que l’interdiction de réunions publiques, la perturbation d’activités politiques pacifiques et les arrestations arbitraires sont incompatibles avec les normes démocratiques, en particulier la liberté de réunion et d’expression, que garantit la constitution congolaise.
Les chefs des missions européennes à Kinshasa, des Etats Unis, de la Suisse et du Canada, doivent savoir que la RDC est une jeune démocratie, qui n’est pas à confondre avec les vieilles démocraties françaises, américaines, anglaises, italiennes, explique le tabloïd.
Pour sa part Capsud.net reprend la déclaration du maire de Lubumbashi qui nie tout incident lors du séjour de Felix Tshisekedi. Dans un communiqué remis à la presse mercredi 25 octobre, le maire de la Ville de Lubumbashi, Jean Oscar Sanguza Mutunda, note qu’aucun incident majeur n’a été enregistré durant tout le séjour de Felix Tshisekedi et les militants interpelés par la police ont été libérés sans conditions, écrit ce média en ligne.
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