Dans un communiqué, le Président National du parti « Unité des Valeurs » n’accepte pas l’idée du report des élections à la date du 30 décembre en République Démocratique du Congo (RDC). Me Michel Okongo qui déclare s’être retiré de la course, exige impérativement l’arrêt du processus électoral actuel qui, n’étant rien d’autre qu’une mascarade, n’aboutira à aucun résultat répondant aux attentes du peuple.
Il rappelle que le 22 août 2018, dans un communiqué de presse faisant suite à son retrait du processus électoral, il avait prévu ce qui est arrivé aujourd’hui, car visiblement le processus électoral était vicié par l’absence de visibilité et de traçabilité qui le caractérisait.
Face à la gravité des faits et au danger que représente la CENI dans sa configuration actuelle, Me Michel Okongo exige la démission immédiate de Corneille Nangaa ainsi que celle de toute son équipe. Aussi, en appelle-t-il à la vigilance, l’ensemble du peuple congolais tout en demandant à chaque citoyen de faire usage de ses droits constitutionnels pour mettre fin à l’arbitraire caractérisé par le régime illégitime de Kinshasa. ‘’Nous exigeons impérativement l’arrêt du processus électoral actuel qui n’est rien d’autre qu’une mascarade et qui n’aboutira malheureusement à aucun résultat répondant aux attentes du peuple congolais’’, se déchaine-t-il.
Il appelle toutes les parties prenantes engagées au processus électoral de se mettre autour d’une table de discussion et de dégager très rapidement des résolutions consensuelles pouvant permettre de définir un nouveau départ du processus devant aboutir à la mise sur pied des institutions véritablement crédibles issues des scrutins démocratiques, transparentes, crédibles et inclusives dans un climat apaisé.
Unité des Valeurs s’engage de suivre minutes après minutes l’évolution de la situation afin d’adapter sa réplique en fonction des données en présence.
Que reproche-t-il à Nangaa ?
De par son comportement de ce jeudi 20 décembre 2018, dit Me Michel Okongo, la CENI a procédé à une auto flagellation spectaculaire, alors qu’il y a exactement un mois, répondant par écrit à un candidat Président de la République qui avait requis le report des élections, celle-ci affirmait ce qui suit : ‘’tout en saluant le souci que vous affichez pour le bon aboutissement du processus en cours, il y a lieu de vous rappeler que la tenue des scrutins combinés au 23 décembre 2018 procède d’une décision de la CENI agissant en vertu de ses prérogatives constitutionnelles et conformément aux dispositions pertinentes de l’Accord politique global du 31 décembre 2016. Je voudrais à ce sujet vous informer que l’ensemble des activités prévues jusqu’alors par la décision de la CENI portant publication du calendrier électoral sont réalisées avec satisfaction et se poursuivent tout aussi parfaitement. Dès lors, le pays est engagé dans l’organisation de ces élections et ne peut se permettre un report dont vous semblez ne pas mesurer les conséquences sur la stabilité et la légitimité de nos institutions ainsi que la consolidation de notre jeune démocratie. Il n’y a donc ni justification légale, ni contrainte technique pour donner une suite favorable à pareille demande qui risquerait de plonger le pays dans l’incertitude’’.
A cet effet, il se demande si le Président de la CENI a trouvé des bases légales pour justifier ce report aux graves conséquences sur la stabilité et la légitimité des institutions ainsi que la consolidation de la jeune démocratie du pays. Pour lui, s’appuyer sur l’incendie du 13 décembre 2018 pour justifier cet ajournement est une attitude déplacée de la part de la Centrale électorale d’autant plus que dans les heures qui ont suivi l’incendie, Corneille Nangaa affichait son optimisme quant à la poursuite et à la tenue du scrutin à la date prévue.
A l’en croire, Corneille Nangaa s’est engagé à accompagner Joseph Kabila dans son œuvre qui passe par la violation incessante de la Constitution et des lois de la République afin de s’agripper indéfiniment au pouvoir. Car en 2017, la CENI avait publié un calendrier électoral projetant la tenue des élections au 23 décembre 2018 alors que l’Accord de la St-Sylvestre prévoyait le déroulement de trois scrutins combinés au plus tard le 31 décembre 2017. Un fait qui a constitué une entorse à la démocratie du fait d’avoir permis l’écroulement de la toute la charpente démocratique élaborée par les parties prenantes lors des travaux du Centre interdiocésain.
Judith Asina
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