C’est le 30 septembre 2017 que la fondation Panzi a clôturé la mission médicale effectuée à Kole, un territoire de la Province du Sankuru. Composée notamment du Dr Shangalume Ahadi, spécialiste en chirurgie gynécologique et de l’anesthésiste Mushengezi Fidèle, l’objectif était de soigner des femmes souffrant des fistules uro-génitales.
Il s’agit d’une deuxième mission en cette année dans le Sankuru, d’autant plus que la précédente a eu lieu entre en juin dernier. A l’époque, l’équipe y avait opéré 99 femmes. Et depuis l’existence de Panzi, c’est la cinquième mission dans la région, puisque ces équipes se sont déjà déployées notamment à Katakakombe, à Wembonyama, à Kole, à Benadibela. A l’instar de plusieurs contrées de la RD Congo, les fistules sont un véritable problème de santé publique.
Après quelques jours de dur labeur l’essentiel s’est réalisé malgré la chaleur époustouflante. En tout, 32 femmes souffrant de fistules ont été opérées. Comme à l’accoutumé, l’équipe de Panzi a partagé son savoir-faire avec le personnel médical de Kole. Mais, neuf de ces femmes qui ont des cas plus compliqués nécessitent une intervention chirurgicale plus embarrassée, à l’hôpital de Panzi, à Bukavu, des mains expertes du Professeur Mukwege.
Les sœurs de cet hôpital pour leur part, ont réçu en sus 32 kits de réinsertion sociale destinés à chacune des patientes. Lesdits kits, contiennent quelques produits de base essentiels pour booster et contribuer à redorer l’image écornée de ces femmes. Il s’est agi entre autres, d’un pagne, d’une paire de chaussures, des produits de toilette pour la beauté féminine, des assiettes et couverts.
Arrivée à Lodja, pour retourner, l’équipe a remarqué que Lambert Mende, Ministre de Communication venait d’arriver. C’est ainsi qu’il a exprimé sa reconnaissance au Dr. Mukwege.
Zoom sur la fondation Panzi ?
Il faut signaler que la Fondation Panzi et l’hôpital éponyme sont mondialement connus grâce au remarquable travail de chirurgie réparatrice réalisé depuis plus de 20 ans par l’équipe du Dr Mukwege auprès des femmes violées et celles souffrant des fistules uro-génitales classiques, c’est-à-dire post traumatiques. La grande majorité des fistules surviennent à la suite des traumatismes lors de l’accouchement.
Cela, après avoir acquis une expérience dans la prise en charge de cette pathologie. A ce jour, près de 5598 cas de fistules y ont été soignées. Une pratique qui est partagée avec d’autres formations médicales des différentes provinces de la RDC.
Ainsi, ces équipes ont-elles déjà intervenues dans le Nord et Sud-Ubangi, Nord et Sud Kivu, Tanganyika, Lomami, Haut-Uélé, Ituri, Lualaba, Kasai-oriental et Sankuru.
Lors de ces missions, elles assurent la formation du personnel local, c’est-à-dire, des médecins, anesthésistes, infirmiers et de divers intervenants dans la prise en charge globale de cette pathologie. Comme l’a dit le Dr Shangalume : « A Panzi, nous ne soignons pas seulement les lésions physiques, nous organisons également le soutien psychologique, social et économique. Le but ultime est de réinsérer cette femme dans la société. De la remettre debout. De l’aider à recouvrer sa dignité. C’est une prise en charge globale, holistique ».
Judith Asina
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