Le mouvement « Vigilance Citoyenne » par le biais de Gloria Sengha, Divin Nshole et Elie Nsele fustigent le Projet Inga III. Cette organisation de la Société Civile estime que ce grand projet ne va pas améliorer le niveau d’accès à l’électricité de la population congolaise et causera des dangers environnementaux dans l’écosystème. Un communiqué a été rendu public ce mardi 28 juillet pour éclairer l’opinion nationale.
La Vigilance Citoyenne sort du lot en donnant de la voix pour le bien-être de la population en ne restant pas figée que sur les guéguerres politiciennes assaisonnées aux questions électorales comme c’est le plat de prédilection d’un bon nombre de mouvements citoyens. Elle prend la tangente en se focalisant sur les questions d’ordre énergétique et environnemental.
« Ce qui inquiète dans ce grand projet hydroélectrique est que déjà la production d’Inga III ne sera principalement destinée qu’à l’industrie et ne pourra pas améliorer le niveau d’accès à l’électricité pour plus de 90% de la population de la RDC qui en manque. Dans la situation actuelle, la perspective pour les populations locales de bénéficier de l’énergie d’Inga dans les 20 années à venir reste incertaine. Une grande partie de l’énergie d’Inga III parcourra des milliers de kilomètres vers les centres industriels et urbains d’Afrique du Sud, ainsi que vers les grandes mines de la RDC, contournant les Congolais qui ne sont pas desservis par le réseau électrique limité du pays. La RDC étant parmi le 20 pays le plus corrompu au monde, Il y crainte que Inga III devienne une grande infrastructure de faux idéaux », peut-on lire dans le communiqué détaillé de ce mouvement citoyen.
LES PROJETS ÉOLIENS, SOLAIRES ET MICROS HYDROÉLECTRIQUES
Elle donne une pièce d’échange au gigantesque projet Inga III à savoir les projets éoliens, solaires et micros hydroélectriques.
« Les solutions d’énergie renouvelable telles que les projets éoliens, solaires et micro-hydroélectriques demeurent plus efficaces pour atteindre la population rurale pauvre. Le projet Inga III pourra renforcer le caractère extraverti de l’économie congolaise car le capital d’investissement est à 90 % non congolais et exclut automatiquement la souveraineté économique de la RDC. L’absence de l’autonomie de conception, de financement, des décisions dans la gestion de l’économie sont des freins majeurs à l’orientation qu’un pays doit donner à son économie, à l’aide publique au développement et donc d’accès à son indépendance économique. La concession étant de plus de 30 ans, rien ne rassure qu’après ces trois décennies ce barrage demeurera en bon État », a précisé cette organisation.
Et de relever des problèmes environnementaux de l’écosystème.
« A l’ère où le monde entier se mobilise pour la protection de l’environnement, il serait incompréhensible pour la RDC de s’engager dans un si grand projet sans mener au préalable des études sur les impacts environnementaux. Elle doit alors décider sur le choix énergétique ou environnemental. Notons cependant des impacts très importants sur les écosystèmes uniques comme le piégeage des nutriments et des sédiments, le détournement du fleuve Congo pour créer un réservoir mettrait sous les eaux la vallée de la Bundi, noyant au passage des terres agricoles locales et des espaces naturels, pourrait causer d’énormes émissions du gaz méthane ce qui contribuerait alors au réchauffement climatique ».
LUOZI DANS LE COLLIMATEUR
Le territoire de Luozi en danger et le risque de résurgence des conflits communautaires.
« Le projet contribuera à la déperdition des régimes fonciers traditionnels 37000 personnes perdront leur terre, plus ou moins 29 .050 ménages de 30 villages seront inondés dans le territoire de Luozi. Les populations des zones du projet risquent d’être marginalisées, les tensions ethno communautaires pourront surgir ».
A en croire Vigilance Citoyenne ce projet ne fera qu’augmenter le fardeau de la dette nationale, favoriser la corruption et sera une brèche pour les puissantes étrangères d’exploiter et d’exporter à bon marché les vastes ressources naturelles de l’Afrique en général et de la RDC en particulier.
Pour rappel suite aux projets Inga I et II, 600 familles déplacées n’ont pas été indemnisées.
Le montant convenu par l’Administration belge à la fin des années 1950 n’a jamais été payé.
Le projet Inga III est l’un de plus faramineux que le pays ait connu et vise la construction d’un nouveau barrage hydroélectrique sur le fleuve Congo. Il est établi sur le site des chutes d’Inga au Kongo-Central à une trentaine de kilomètres au nord de Matadi ; on y trouve deux barrages notamment Inga I et il existe un projet d’un quatrième barrage appelé « Grand Inga ».
Gloire BATOMENE
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