RDC - Réouverture du Centre de Traitement Ebola de Katwa

RDC : Réouverture du Centre de Traitement Ebola de Katwa

C’est depuis samedi 30 mars 2019 que le Centre de Traitement Ebola (CTE) de Katwa a été est officiellement rouvert. Sa gestion est désormais assurée par le Ministère de la Santé en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF.

C’est le Ministère de la Santé publique qui rend publique cette information dans son rapport du samedi 30 mars 2019.

Dr Richard Kitenge, Coordonnateur national des CTE et responsable pays de la prise en charge de Maladie à Virus Ebola (MVE), s’est réjoui de la réouverture rapide du CTE de Katwa qui permettra de désengorger le CTE de Butembo. Il a rappelé que le CTE est entièrement opérationnalisé par des agents de santé locaux et natifs du territoire de Butembo. Aussi, a-t-il invité la population à référer au CTE le plus rapidement possible tout malade suspecté d’avoir Ebola pour augmenter ses chances de survie. D’après les données des patients, 80% de ceux qui ont été pris en charge moins de 3 jours après le début des symptômes ont survécu. Ce qui démontre l’importance pour les personnes ayant été en contact avec des malades d’Ebola de respecter la période de suivi de 21 jours et de collaborer avec les équipes de surveillance à base communautaire.

Il faut signaler qu’après les attaques des deux CTE de la ville de Butembo fin février, un sentiment général de peur avait envahi à la fois les communautés et les équipes de la riposte. La coordination avait alors initié des dialogues communautaires pour écouter la communauté et reconstruire la confiance afin que les communautés acceptent les interventions de la riposte. Il s’agit notamment de référencement au CTE, décontamination des ménages, vaccination, enterrements dignes et sécurisés.

Suite à la nouvelle vague de cas positifs venant de Masereka, Katwa et Vuhovi depuis mi-mars 2019, le CTE de Butembo était plein et la reconstruction du CTE de Katwa devenait une réelle priorité. Ainsi, en concertation avec les chefs de quartiers de Vighole, Rughenda et Katwa, les équipes de communication de la riposte et les socio-anthropologues ont travaillé sur un plan de reconstruction du CTE qui favoriserait l’appropriation du CTE par la communauté.

En effet, les chefs de quartier étaient ravis de cette initiative car les femmes étaient préoccupées par l’avenir des malades contaminés par Ebola au sein de la communauté en l’absence d’une structure de soins adaptée pour leur prise en charge. Et les socio-anthropologues ont joué un rôle important pour définir les modalités pratiques de reconstruire le CTE et assurer l’appropriation de la communauté. Ils ont recommandé aux chefs de quartier d’organiser des assises communautaires pour assurer la transparence dans le recrutement de la main-d’œuvre locale. Ensuite, ils ont demandé aux chefs coutumiers de réaliser des rituels d’apaisement des esprits en présence des chefs de quartiers et de tous les membres de la communauté recrutés avant d’initier les travaux de nettoyage et de reconstruction du CTE. Il était également important de sensibiliser tous les travailleurs et la communauté en général sur l’importance de voir le CTE comme une propriété où tous les membres peuvent confier leurs malades pour que les experts en prennent soin avec respect.

Statistiques

Depuis le début de l’épidémie jusqu’au samedi 30 mars 2019, le cumul des cas est de 1.069, dont 1.003 confirmés et 66 probables. Au total, il y a eu 665 décès parmi lesquels 599 confirmés et 66 probables ainsi que 329 personnes guéries. Le Ministère de la santé rapporte également  293 cas suspects en cours d’investigation ; 10 nouveaux cas confirmés, dont 3 à Vuhovi, 3 à Mandima, 2 à Katwa, 1 à Oicha, et 1 à Beni ; 5 nouveaux décès de cas confirmés, dont 2 décès communautaires, dont 1 à Katwa et 1 à Vuhovi et 3 décès au CTE, dont 2 à Butembo et 1 à Beni ; 4 nouveaux patients guéris, dont 2 sortis du CTE de Butembo et 2 du CTE de Beni.

Le Ministère signale une nouvelle zone de santé potentiellement affectée. Ledit cas concerne une jeune fille vivant à Mandima (Biakato Mine) qui a été détectée comme cas confirmé à Mambasa  en Ituri. Il semblerait qu’elle s’y soit rendue après être tombée malade pour être soignée là où ses parents vivent. Les investigations approfondies permettront de déterminer si le cas doit être reclassé à Mandima.

93.206 personnes ont été vaccinées, dont, 23.047 à Katwa, 21.233 à Beni, 11.362 à Butembo, 6.109 à Mabalako, 3.425 à Mandima, 3.005 à Kalunguta, 2.961 à Goma,  2.333 à Oicha, 2.317 à Komanda, 1.630 à Kayina, 1.629 à Masereka, 1.456 à Bunia, 1.413 à Vuhovi, 1.399 à Kyondo, 1.357 à Karisimbi, 1.187 à Lubero, 1.025 à Biena, 936 à Musienene,  772 à Mutwanga, 690 à Rutshuru, 557 à Rwampara (Ituri), 527 à Nyankunde, 496 à Mangurujipa, 355 à Tchomia, 333 à Lolwa, 342 à Kirotshe, 280 à Mambasa, 254 à Alimbongo, 250 à Mweso, 245 à Kibirizi, 161 à Nyiragongo, 97 à Watsa (Haut-Uélé) et 13 à Kisangani.

Il faut rappeler que le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Éthique dans sa décision du 19 mai 2018.

Judith Asina

Lire Aussi Sur Matininfos.NET

Des enfants en RDC - Photo Save the Children

Journée mondiale des Droits des Enfants : Le Droit à l’éducation pour les enfants toujours un défi en RDC

Ce mercredi 20 novembre 2024 marque le 35ème anniversaire de l’adoption par l’Assemblée Générale des …