Depuis la mort du chef coutumier Kamuina Nsapu en septembre 2016, la région du Kasaï est à feu et à sang. Dans un rapport publié mercredi 20 décembre, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) évoque les crimes contre l’humanité, les massacres à grande échelle, décapitation, exécution sommaire.
Selon l’organisation, les forces de l’ordre congolaises et des milices ont planifié et commis ces massacres contre des civils dans le territoire de Kamonia entre mars et juillet dernier.
« Entre mars et juillet 2017, les éléments de la milice Kamuina Nsapu, les forces de défense et de sécurité (principalement des FARDC et de la PNC) et leurs supplétifs membres de la milice Bana Mura, ont alternativement pris le contrôle de plusieurs villages. Une occupation durant laquelle de nombreuses exactions ont été répertoriées »
Cette organisation de défense des droits de l’homme estime que ces atrocités « s’inscrivent dans une instrumentalisation récurrente des tensions et violences par le régime de Joseph Kabila, afin de conserver le pouvoir par le chaos et la diversion ».
L’élaboration de ce rapport intitulé «Massacre au Kasaï: des crimes contre l’humanité au service d’un chaos organisé», s’est basée sur des témoignages des réfugiés congolais en Angola où ils ont trouvé refuge pour fuir les violences à Kamonia.
Ce rapport évoque notamment une attaque menée le 24 avril dernier contre le village de Cinq par des miliciens Bana Mura.
«Les milices Bana Mura y ont déferlé dans l’objectif d’y éliminer les civils, appartenant principalement à l’ethnie Luba, à l’initiative et avec le soutien de l’armée et de la police congolaises. L’attaque a fait des centaines de morts, dont de nombreux femmes et enfants, exécutés principalement par balle, machette, ou brûlés vifs», lit-on dans le document.
La FIDH demande aux autorités congolaises de mener des enquêtes indépendantes et impartiales sur ces crimes afin de poursuivre en justice leurs responsables.
CMB
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