Dans sa lettre du 1er mars 2019 adressée au Président de la République, l’intersyndicale de l’administration publique note un dysfonctionnement depuis un mois suite à la mauvaise foi de certains Secrétaires Généraux qui s’appuient sur le communiqué de son Dircab du 25 janvier de la même année. Si la situation n’est pas décantée dans une semaine, il projette convoquer une assemblée générale des agents et fonctionnaires de la Fonction publique à la place Golgotha pour des décisions importantes qui pourront conduire à l’arrêt de travail avec toutes les conséquences qui en découle.
L’intersyndicale indique qu’il est universellement établi que l’administration publique est l’épine dorsale pour le développement d’un pays, la neutraliser comme présentement équivaut à tirer le pays vers le bas.
La lettre rappelle que dans le cadre de la réforme, le Gouvernement de la RDC a signé un protocole d’accord avec l’Intersyndicale Nationale de l’Administration Publique (INAP) émanation des agents de l’Etat à la suite des élections sociale de 2013. A cet effet, cinq axes majeurs ont été dégagés à savoir : la mise à la retraite, la titularisation, la promotion, la régularisation de la situation administrative des nouvelles unités et le barème salarial.
Cependant, la mise en œuvre de ces accords a abouti à la mise à la retraite effective de 923 agents de l’Etat parmi lesquels 285 agents du Ministère de la fonction publique. Les statistiques ont signalées deux secrétaires généraux émérites; 41 directeurs au grade des secrétaires généraux honoraires ; 51 Chefs de division ; 52 chefs de bureau ; 75 attachés d’administration de 1ère classe ; 36 attachés d’administration de 2ème classe ; 10 agents d’administration de 1ère classe ; 8 agents d’administration de 2ème classe ; 8 agents auxiliaires de 1ère classe ; 2 agents auxiliaires de 2ème classe.
Les deux postes de secrétaires généraux ont été comblés provisoirement par des Directeurs désignés à titre intérimaire par le Ministre d’Etat en charge de la Fonction publique. Et deux autres postes, respectivement pour la direction de contentieux et juridiques aux actifs et pour la pension civile aux retraités et rentiers, ont été comblés par l’affectation de deux directeurs-chefs de de service.
Mais pour les autres grades, il y a des postes qui sont restés vacants jusqu’à ce jour avec la promesse de les combler dans le cadre de la mise en place. C’est ainsi que seuls 11 directeurs-Chefs de services sont en place sur les 27 prévus dans le cadre organique du Secrétaire Général aux actifs et un seul sur huit directeurs prévus dans le cadre organique du Secrétariat général aux Retraités et Rentiers. Aussi, toujours est-il qu’un directeur dirige deux directions.
En date du 22 janvier 2019, le Ministère de la Fonction Publique a signé l’arrêté portant mise en place des Hauts fonctionnaires, Cadres supérieurs et agents de son ministère conformément aux cadres et structures organiques de ce ministère fixés et signés depuis décembre 2017 mais dont le processus, avant sa mise en application, devrait continuer avec les référentiels des emplois et le bilan des compétences. Une démarche qui a régularisé le problème des postes inoccupés jusque-là à la suite de la mise à la retraite de 2017.
Le 25 janvier 2019, le communiqué de la Présidence de la République signé par le Dircab suspendant les recrutements et mises en place jusqu’à nouvel ordre a pris cours à partir de la date de sa signature. Pour l’Intersyndicale du Ministère de la Fonction publique, ce document ne fait nul part allusion à un effet rétroactif sur les actes pris en avant cette date. Mais, des personnes de mauvaise foi s’en sont servies pour bloquer tout le processus. Malgré tous les courriers adressés au Ministre de la fonction publique pour l’aider à parachever le processus qu’il avait entamé, l’intersyndicale constate que rien ne bouge et le dysfonctionnement s’est installé au sein des administrations. Cela, alors que ledit communiqué n’a jamais remis en cause les actes pris antérieurement. Aussi, toujours est-il que certains Secrétaires Généraux refusent d’exécuter les ordres du Ministre d’Etat en s’appuyant sur ce communiqué, consacrant l’insubordination à ciel ouvert. Chose qui est pourtant fâcheuse dans l’administration.
Il faut signaler que la mesure prise dans ce communiqué ne concerne pas les exceptionnels qui devront être soumis à l’Autorité préalable du Chef de l’Etat.
Judith Asina
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