Société civile
De G à D : Edith Neema, Emmanuel Musuyu et Blandine Bonianga

RDC: Les inquiétudes de la Société Civile sur le projet Inga 3

Le projet Inga 3 risque de plonger le pays dans une situation de dette, en exportant l’énergie indispensable à l’extérieur du pays. Cela, alors que les citoyens congolais recevront trop peu ou pas d’énergie, mais en permettant aux investisseurs internationaux d’en récolter les bénéfices. C’est une sonnette d’alarme tirée dans le rapport intitulé « Endetté et à l’aveuglette, analyse économique du projet Inga III » de International River, rédigé par le britannique Tim Jones. C’était au cours d’une conférence de presse qu’a animé l’ONG Femmes Solidaires (FESO), en collaboration avec CORAP et International Rivers à Kinshasa/Ngaliema.

Selon Kate Horner, Directrice Exécutive de International River, si la RDC veut devenir un véritable leader économique qui définit un modèle d’accès énergétique en Afrique, elle devrait appuyer sur la touche pause du projet Inga III et explorer les solutions qui peuvent faire une différence durable pour les congolais.

C’est Emmanuel Musuyu, Secrétaire Technique de la Coalition des OSC pour le Suivi des Réformes et de l’Action Publique (CORAP) qui a présenté ce rapport. Depuis 2013 que le Gouvernement s’est engagé à construire un barrage partant du projet grand Inga qui commencer par Inga III basse chute, la société civile suit de près cette situation et expose plusieurs inquiétudes.

L’objectif poursuivi dans ce secteur est de voir un nombre important de la population, accéder à l’énergie propre à moins cher. Car, la Société Civile lutte contre tout projet qui vient détruire l’intérêt de la population locale.

Analyse du projet

C’est un rapport de 24 pages publié en tenant compte de toutes les informations fournies  par le Gouvernement.

A cet effet, Tim John s’est basé sur des données empiriques relatives à la réalisation des projets hydroélectriques similaires en Afrique et dans le monde.  Il présente cinq scénarios possibles pour la performance socio-économique de ce projet. Il s’agit de meilleur, optimiste, médian, pessimiste et le pire scénario.

Par rapport au revenu, cette analyse prouve que, Inga 3 pourrait générer des revenus modestes dans les conditions favorables de deux premiers scénarios. Concernant les trois derniers scénarios, c’est-à-dire, le projet  ne couvrira même pas les paiements de la dette du Gouvernement. Ce qui constituerait encore moins une manne financière susceptible d’alimenter les priorités de développement.

Au sujet de l’augmentation d’accès à l’électricité, le projet vendra la majeure partie d’électricité à la RSA et aux mines dans la région du Katanga. Puisque Inga 3 produira 4.800 Mégawatt et selon la clé de répartition, la RSA obtiendra 2500 MW, les miniers 1300 et le reste servira à la population.

Dans le scénario médian, seulement 340.000 personnes supplémentaire bénéficieront de ce projet, sans aucune influence sur le taux d’électrification des villes et zones rurale où le besoin est le plus grand. Dans le pire scénario, aucune production d’électricité ne sera disponible pour les consommateurs de Kinshasa. Cela, entendu qu’avoir analysé des projets qui existent de par le monde, aucun n’a produit jusqu’à 80 % d’électricité.  L’exemple le plus patent est celui de la Chine, qui avec un projet de 3.000 MW a produit que 55 %.

Si Inga III ne produit pas plus de 60 %, alors que le contrat avec la RSA est contraignant, c’est la RSA  qui sera privilégiée, ensuite viendra l’industrie minière du Katanga.

Quid de FESO ?

Créée en 1995, FESO est une Organisation à but Non Lucratif de droit congolais qui a comme missions entre autres de promouvoir l’égalité du genre, le développement durable    et accompagner les populations opprimées ou victimes des catastrophes pour un monde juste. Des missions qui se traduisent, notamment par la protection de l’environnement, l’accès à l’énergie durable ainsi qu’à la participation aux actions et initiatives liées au changement climatique. Et, elle est membre de, AWID International, Collectif d’Actions de la Société Civile Congolaise (CASC), Congo Energie-Inga et Michée Global.

Judith Asina

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