Un point de presse était organisé mardi dernier, en vue d’annoncer le lancement, samedi 16 novembre 2019, du festival « alimenterre » à Kinshasa. Placé sous le thème « l’agriculture familiale peut nourrir la RDC », les provinces de la Tshopo, du Kwilu, Mai Ndombe, Kongo Central et Kasaï Oriental vont également accueillir cette troisième édition.
Alors qu’à Kinshasa, le festival se déroulera du 16 au 20 novembre, en provinces, il est attendu du 2 au 9 décembre 2019.
Mireille Bishikwabo, représentante SOS faim en RDC, organisateur de cet événement a indiqué qu’il faudra, à un moment donné, s’arrêter pour évaluer sur les conséquences des exportations des produits agricoles autant sur le développement du pays que sur la santé humaine. A ces jours, il y a recrudescence des maladies incurables qu’elle qualifie d’importées, telles que le cancer précoce qui s’observent de plus en plus, les maladies Cardiovasculaires, les malformations infantiles qui devraient faire réfléchir. « Le festival est une occasion de réfléchir en profondeur sur ces questions et de proposer des alternatives et prendre des décisions au niveau personnel et collectif pour promouvoir un mode d’alimentation sain, équitable et durable », relève-t-elle.
En effet, ce festival s’organise par un réseau de partenaires parmi lesquels la CONAPAC la particularité c’est la participation des autres provinces en dehors de Kinshasa. La journée du samedi à 11 h, la participation sera gratuite. Dans la soirée, une rencontre à réflexion et débat se tiendra avec les autorités de manière un peu plus restreinte.
Elle invite kinois le public à participer aux différents sites de projection dont le Centre wallonie Bruxelles, l’espace Texas Bilembo et un site de maraicher à Ndjili Brasserie. Il est question de participer activement et profiter de cet espace pour apporter des contributions et alternatives qui permettront d’aller de l’avant tous sont concernés les questions alimentaires.
Inquiétude de la CONAPAC
La Confédération Nationales des Producteurs Agricoles du Congo (CONAPAC) craint que les investisseurs étrangers viennent créer des problèmes au niveau national dans l’agriculture, un secteur que vise
Simplex Malembe, son chargé de plaidoyer qui l’a exprimé, a présenté quatre dangers à ce sujet. Il s’agit du risque de l’accaparement des terres du territoire congolais ; la conversion des producteurs agro entrepreneurs en ouvriers, ce qui les mettra en position de faiblesse ; des investisseurs qui produisent pour l’extérieur et non l’intérieur ; la fuite des capitaux. « Nous avons des soucis sérieux. La ligne qu’est en train de prendre notre actuel régime, c’est une ligne qui risque de nous conduire vers d’avantage de pauvreté et non sécurité alimentaire. Si le gouvernement n’en tient pas compte, la Conapac a des sérieux soucis », alerte-t-il.
Il signale que 80 % de la population vit de l’agriculture familiale. Une pratique qu’il faille soutenir pour qu’elle soit productrice et nourrisse la population. Si non, le pays sera menacé de tomber l’erreur du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo, où beaucoup d’argents était investi mais sans résultat concret.
La CONAPAC, une association sans but lucratif est répandue dans 14 provinces sur les 26 que compte la RDC avec environ 500 mille ménages membres qui regroupent quelques 3 millions de producteurs agricoles. Parmi ces provinces figurent le Kongo central, Kasaï Oriental, Equateur, Province Orientale dans son ancienne configuration, Nord Kivu, Sud-Kivu, Maniema et Haut-Katanga.
Avec un bureau national à Kinshasa et des bureaux provinciaux à travers les fédérations provinciales, elle a pour vision de contribuer à l’avènement d’un monde paysan solidaire, professionnel et prospère. Sa mission est de présenter et défendre tant au niveau national qu’international les intérêts des producteurs agricoles congolais pour leur permettre de participer activement à la vie de la société et de s’y épanouir.
Judith Asina
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