Les conclusions des recherches dans le cadre de la surveillance entomologique et la lutte de certains scientifiques de la RDC ont renseigné que ces moustiquaires ne sont presque pas imprégnées d’insecticides ne seraient presque pas imprégnées d’insecticides. Aussi, ne répondraient-elles pas aux normes standards de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) tant sur la taille que sur leur bio efficacité et ne protégeraient pas efficacement contre le Paludisme.
Dans une lettre ouverte adressée au Ministre de la santé à la date du 21 février 2019, le Collectif des Organisations de la Société Civile pour la Santé et la lutte contre le Paludisme (COSAP) alerte sur la distribution des Moustiquaires Imprégnées d’insecticide de Longue Durée d’Action (MILDA) de marque Dawa/Tana en RDC.
Dans le cadre de la réalisation de sa mission, cette organisation a été informée depuis le 2 février 2019 que les moustiquaires fabriquées entre janvier 2017 et avril 2018 de ladite marque distribuées au cours de ces deux années, par les principaux bailleurs des fonds de lutte contre le Paludisme, sous seing de global Fund et PMI.
Pour le COSAP, la communication conjointe Fonds Mondial/PMI recommande une simple mise en quarantaine desdits produits. Curieusement, jusqu’à ce jour, le Ministère de la santé n’a fait aucun signe de cette annonce. Il rappelle qu’en 2018, la RDC à travers le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a reçu pour distribution aux ménages, près de 6 millions des moustiquaires de marque Dawa/Tana.
En effet, il ne s’agit pas de quelques modestes quantités de Dawa plus souffrant de malfaçon, affectant un seul pays quelconque. COSAP considère que la RDC se trouve devant un très grave problème de négligence en matière de santé publique qui a consisté à fabriquer et fournir plus de 60 millions de moustiquaires de sous standard et hors normes, destinées à protéger quelques 120 millions de personnes à travers 20 pays. Et ce, sur une période de 2ans. Pour cette OSC, il est inadmissible qu’une compagnie ait pu systématiquement et pendant au moins deux ans, sous doser ces produits en insecticides et fabriqué de MILDA bien en-dessous des tailles requises, sans avoir éveillé les soupçons de leur propre système de contrôle.
Le COSAP se tourne également vers l’OMS et le Fonds Mondial afin de comprendre comment les inspections avant livraison dans le pays de fabrication ont pu valider de tels produits. Ces deux institutions devraient tenir pour responsables de leurs actes les fabricants de moustiquaires peu scrupuleux et s’assurer que de tels actes soient suivis de conséquences dans un environnement qui semble aujourd’hui souffrir d’impunité au prétexte erroné qu’une moustiquaire sans insecticide continue de protéger de la malaria.
Des Dispositions à prendre
Dans la lettre, le COSAP fait plusieurs recommandations au Ministre de la santé. Il s’agit notamment de la convocation d’une réunion urgente des différents partenaires engagés dans la lutte contre le Paludisme, pour faire le point sur la question et lever des options urgentes à mettre en œuvre. Entretemps, il faudra la mise en quarantaine des stocks des moustiquaires de marque Dawa/Tana disponible auprès de tous les acteurs de la chaîne de distribution en attendant le dénouement de l’enquête en cours. Ou mieux, refuser catégoriquement toute distribution de ces produits.
L’institution immédiate et obligatoire de contrôles aléatoires et systématiques post livraison et de routine après les distributions pour toute MILDA entrant au pays. L’appui sans attendre de l’initiative de création d’un laboratoire national de contrôle qualité des médicaments essentiels dont les MILDA
Il faut signaler que le COSAP est un collectif des associations sans but lucratif de droit congolais avec pour premier objectif d’informer et de mobilier les citoyens congolais individuellement et collectivement dans la lutte contre le paludisme avec comme visé, l’élimination du Paludisme d’ici 2025. Aussi, s’active-t-il pour plus de coordination, de transparence et de redevabilité dans la lutte contre le Paludisme en RDC.
Judith Asina
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