« L’importance du développement de la technologie des énergies renouvelables en RDC ». C’est le thème exploité par la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des Réformes et de l’Action publique (Corap) pour sensibiliser des universitaires mardi 20 août 2019 à Kinshasa.
L’objectif de cette rencontre était d’informer les étudiants techniciens sur les avancées technologiques en rapport avec les énergies renouvelables ; inciter les étudiants à développer des projets innovants sur les énergies renouvelables ; mener un plaidoyer pour inciter le gouvernement à mettre en place des instituts techniques sur les énergies renouvelables.
Emmanuel Musuyu, du Corap, les étudiants font partie de l’élite congolaise. C’est pourquoi il fallait parler avec eux des énergies renouvelables qui cadrent avec le développement. A l’en croire, il est impossible de devenir pays émergent sans énergie. « Le pays a un potentiel énorme en termes notamment d’hydroélectricité, d’énergie solaire, biomasse », relève-t-il. Ce qui explique qu’il faut que des gens qui s’intéressent au développement de ce secteur.
Etant donné que la loi libéralise le secteur d’électricité, il est important que les gens sachent qu’ils sont en mesure de développer leur propre initiative et construire une centrale que ce soit solaire, ou hydroélectrique.
En ce qui concerne le premier forum sur l’énergie électrique qui se déroule à Matadi dans la province du Kongo Central, la Corap estime que l’autorité doit mettre l’accent sur les autres formes d’énergies. Selon lui, l’hydroélectricité c’est bon mais il faut développer des micros, mini ou pico barrage, puisqu’ils sont plus bénéfiques à la population congolaise que le grand barrage d’Inga. Un projet qui, en termes de temps prendra environ huit ans pour bénéficier à la population africaine avec plus ou moins 18 milliards USD. Ce, alors que le pays a le potentiel de développer des petites centrales sur toute son étendue.
Au cours de de la conférence, des ingénieurs qui ont construit leur propre barrage ont partagé les expériences en présentant un faible coût pour mettre en œuvre une microcentrale. « L’Autorité doit faire en sorte que ce forum de Matadi ne soit pas un forum de plus, mais développe une planification accès sur le développement communautaire à travers des projets qui partent de la base et non des projets qui sont influencés par les bailleurs à l’extérieur », a-t-il lâché.
Pour lui, ne pas savoir produire pousse la communauté à dépendre du producteur. Il dénonce qu’aujourd’hui, la Société nationale d’Electricité (SNEL) accuse beaucoup de déficit en termes de gestion. Allusion faite à une étude récente de la Corap sur la gouvernance de l’accès à l’électricité, dont elle a eu beaucoup de difficultés à connaitre les taxes que paie la Snel ainsi que les recettes réalisées sur terrain. « Le secteur est libéralisé. Ce qui appelle à beaucoup d’autres investissements. Les gens doivent être conscients qu’ils peuvent aussi investir dans le secteur et donner l’accès aux populations à l’énergie », a-t-il lâché.
A travers cette sensibilisation, la Corap fait un plaidoyer pour l’accès pour tous à l’énergie. Une façon, selon Emmanuel Musuyu, de réclamer que les richesses de la République correspondent à sa base.
Expérience de l’INPP
« La place et l’efficacité des énergies solaires dans le développement du secteur de l’électricité en RDC », est le thème exploité par Sylvain Kalombo de l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP).
Selon lui, deux types de formations sont appliquées dans cette institution, la formation qualifiante et continue. Dans la formation qualifiante, il y a possibilité de transformer un jeune novice en technicien installateur de générateur photovoltaïque. Il a défini la photovoltaïque, comme étant un instrument qui fonctionne sur base de la lumière.
Lorsque le Chef de l’Etat parle toujours de l’énergie renouvelable, relève-t-il c’est un défi lancé aux congolais. Pour lui, la problématique des énergies renouvelables, n’est pas seulement réservées aux universitaires puisque l’INPP est là pour ce travail.
« Il ne peut jamais avoir développement dans un pays sans parler de l’électricité. L’absence d’électricité ne peut jamais faire appel à un investisseur », a-t-il martelé. Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule énergie où l’accès est facile, c’est l’énergie photovoltaïque. Avec cette énergie, le rayon solaire ne demande pas beaucoup d’efforts. Et, la position géostratégique du pays peut permettre d’avoir accès à cette énergie avec beaucoup de stratégie.
Autres présentations
Il faut signaler qu’en plus de l’INPP, l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA) a fait une présentation sur la nécessité de développer les énergies renouvelables à petit échelle dans le pays et partage d’expérience du centre dans la production de l’énergie électricité. Ici, il a été noté qu’il faut une moyenne de 2.500 USD inclus le transport pour construire une centrale photovoltaïque selon les normes internationales et 2.200 USD pour une centrale hydroélectrique pour 1KWc. Et le premier prend moins de temps pour la construction par rapport au deuxième.
« L’expérience sur la construction des pico barrages : opportunités et défis » a été présenté par l’Ingénieur Christian. Pour lui, toutes les énergies renouvelables sont utilisables à condition de maitriser les sites d’exploitation. Et construire un micro central demande le respect de la Loi relative à la libéralisation du secteur d’électricité.
Judith Asina
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