Malgré l’échec des manifestations organisées par l’opposition congolaise pour exiger la mise en application de l’accord de la saint sylvestre, l’ONG Human Rights Watch dit avoir recensé près de 80 arrestations de manifestants par les forces de l’ordre.
#RDC: De petites manifestations vacillent face à la répression en RD #Congo – plus de 80 personnes arrêtées https://t.co/PNmPwdybGo @hrw_fr pic.twitter.com/vpkLIcSiVm
— Ida Sawyer (@ida_sawyer) 11 avril 2017
Les chiffres évoqués par Human Rights watch (HRW) sont contestés par le porte-parole national de la police congolaise, le colonel Mwanamputu, qui a assuré à l’AFP que les forces de l’ordre avaient « appréhendé et gardé à vue 34 personnes à Kinshasa ».
Avant de préciser le motif de ces interpellations : « Les uns tentaient de braver l’interdiction de la marche, les autres voulaient se livrer à des actes de vandalisme ». « Leur sort sera connu dans la journée », a conclu l’officier qui a par ailleurs affirmé ne pas avoir d’informations sur d’autres arrestations dans le pays.
Marche transformée en « villes mortes »
Pour HRW, le nombre des interpellations dans la capitale s’élèverait bien au-delà de 34, puisqu’elle en recense 80. A Lumbubashi, deuxième ville du pays, Hubert Tshisuaka, directeur de l’ONG locale Institut de recherche pour les droits de l’homme (IRDH), a déclaré ce mardi à l’AFP être sans nouvelles de six personnes sur un groupe de 24 interpellées, selon lui, la veille par la police.
Dès dimanche soir, la police congolaise avait annoncé l’interdiction des rassemblements à Kinshasa sous prétexte que le parcours prévu pour la marche comportait « les germes de l’insurrection ». « Tout attroupement de plus de dix personnes sera dispersé » avait-elle prévenu.
Malgré l’interdiction, un important dispositif policier avait été déployé le lendemain, lundi, à travers le pays. Les rues de Kinshasa sont restées désertes, comme dans la plupart des grandes villes du pays. Des opérations « villes mortes » ont même été menées, comme à Beni ou Kananga, où les commerces sont restés fermés et les habitants cloîtrés chez eux.
La nomination de Bruno Tshibala en question
Pour Human Rights Watch, « les autorités congolaises ont banni de manière répétitive et injustifiée les manifestations politiques menées par l’opposition, réduisant de plus en plus l’espace démocratique dans le pays ».
De son côté, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a souhaité souligner « l’échec du rassemblement » estimant que l’hostilité de l’opposition à la nomination de Bruno Tshibala, qu’il décrit comme « un opposant historique du pouvoir en place » , au poste de Premier ministre était injustifiée.
Avant d’être exclu fin février de « l’udps», dont il était un des dirigeants, Bruno Tshibala avait contesté la réforme du rassemblement et souhaitait que cette plate-forme demeure dans l’esprit de genval.
Sa nomination le 7 avril a soulevé l’indignation de l’opposition qui juge cette décision contraire à l’accord du 31 décembre, lequel prévoit une cogestion du pays jusqu’à la prise de fonctions d’un nouveau Président devant être élu avant la fin de l’année en cours.
Joël imbole
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