CENCO

Quid de l’Application des accords du 31 décembre ?

La nomination du nouveau Premier ministre, du gouvernement, du Conseil national de suivi et les mesures de « décrispation » politique pourraient encore prendre de très longues semaines, le temps de boucler les arrangements particuliers ?

La mise en œuvre de l’accord politique de la Saint-Sylvestre pourrait prendre beaucoup trop de temps pour organiser les élections dans les délais, avant fin décembre 2017. Car, à peine signé, 17 jours après, les discussions sur ces arrangements, piétinent. Bien que délégués parlent d’avancée, en réalité, ces avancées ne concernent que des petits points. Le gros du problème, la « gestion des portefeuilles, notamment les ministères de souveraineté » achoppent encore. La majorité cherchant à avoir un contrôle total sur ces portefeuilles.

Depuis le samedi dernier, l’un des deux non signataires de l’accord du 31 décembre dernier y a adhéré. Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) et ses alliés du Front pour le respect de la Constitution ont justifié leur signature par le besoin de ne pas « offrir un prétexte » aux non signataires.

Avec ce retournement de situation, le groupe du Premier ministre Samy Badibanga, composé entre autres des ministres Justin Bitakwira, José Makila, Azarias Rubwera ou encore Jean-Lucien Busa reste le seul réfractaire à cet accord, pourtant soutenu par la Communauté internationale, l’ONU et désormais par la quasi-totalité de la classe politique.

De son côté, l’ONU qui s’est entretenue en vidéo conférence avec les évêques catholiques le jeudi dernier, a accentué la pression sur les non signataires, appelant à l’application « rapide » de cet accord.

Tous les yeux sont désormais braqués du côté des opposants congolais qui sont désormais aux manœuvres dilatoires de l’actuel premier ministre de retarder les choses en refusant de signer l’accord du Centre Interdiocésain, le président national de L’UDA/Originel Claudel LUBAYA << invite Samy Badibanga à quitter la primature car, n’incarnant aucun courant politique pour justifier ses tergiversations. Dégager sans bruit serait digne », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

La Primature toujours dans la balance

La course à la Primature aiguise également tous les appétits. En dehors de Félix Tshisekedi, qui tient la corde pour occuper le poste de Premier ministre, de nombreux caciques du Rassemblement s’y seraient bien vus. Plusieurs noms circulaient ces derniers jours : Valentin Mubake, Katebe Katoto (le frère de Moïse Katumbi), Olivier Kamitatu, Freddy Matungulu ou encore Martin Fayulu… Si les candidats ne manquent pas, l’actuel Premier ministre, en poste depuis seulement quelques semaines, traîne les pieds pour démissionner, alors que l’accord pour vers lequel il a envoyé les propositions signe son éviction de la primature, mais qu’au même moment, il refuse de signer le même accord. Pour le club de Samy, le seul poste vacant demeure le conseil de suivi de l’accord. Samy Badibanga veut gagner quelques semaines ou au mieux quelques mois à la tête du gouvernement. La majorité présidentielle défend d’ailleurs cette option, puisque pour Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement, « il n’y a pas d’urgence » pour former le nouvel exécutif, « il faut attendre la session parlementaire ordinaire de mars ». Au final, c’est bien entendu le président Joseph Kabila qui aura le dernier mot, mais on peut penser que le chef de l’Etat ne doit pas être mécontent du « glissement » et des atermoiements de la mise en oeuvre de l’accord… Existerait-il la main noire du Président de la République dans la prise de position du groupe Samy Badibanga ?  Personne ne peut l’affirmer à ce jour.

Joël IMBOLE

 

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