La deuxième session de formation en expertise médico-légale a vécu à Kinshasa, à l’attention des médecins et des moniteurs des lieux de détention des membres des organisations Œuvre Sociale pour le développement (OSD) et du Collectif des organisations des jeunes solidaires du Congo-Kinshasa (Cojeski). Du 22 au 24 mai 2018, au Centre d’action pour le développement des entreprises en Afrique, dans les installations de la Fondation Hans Seidel, situé dans la commune de la Gombe, les participants à ces travaux ont suffisamment été outillés sur le protocole d’Istanbul.
Cette formation, la deuxième du genre, a été organisée par l’OSD, dans le cadre du projet « Résistons à la torture ensemble » (Restore) mis en œuvre avec Cojeski et l’ONG internationale RCN Justice et démocratie, prévu de 2017 à 2019.
L’objectif poursuivi par cette cascade de rencontres était de permettre aux différents acteurs intervenant dans le processus de prise en charge des victimes de torture d’acquérir des connaissances sur le protocole d’Istanbul, cet instrument international principal concernant la prise en charge holistique des victimes. Il était également question pour eux, d’améliorer leurs connaissances sur les autres instruments internationaux et nationaux de lutte contre la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants. A cet effet, il fallait travailler sur les participants dans le cadre de la mise en pratique de ces instruments dans leurs actions quotidiennes.
Plusieurs exposés ont fait l’objet de cette formation, parmi lesquels celui de Me Emmanuel Kabengele wa Kalonji, Coordonnateur national du Réseau RRSSJ, sur les Normes nationales et internationales ainsi que le code d’éthique applicable en matière de la torture.
Pour sa part, Me Marie-André Muila Kayembe, de l’ONG Toges noires a parlé de l’Enquête légale sur la torture. Cet activiste des droits de l’homme a notamment martelé sur le fait que « les États sont tenus par le droit international d’enquêter sans délai et de manière impartiale sur toute allégation de torture ».
D’un autre point de vue, Dr Paul Kabasele Mputu, du Département de la médecine légale à l’Hôpital général de Kinshasa, s’est attelé sur les preuves physiques de la torture. « Les éléments de preuves recueillis à l’entretien étant indiciels, ils constituent des preuves médico-légales utiles en vue de la condamnation du tortionnaire et, in fine, en vue de la réparation des préjudices et des dommages au profit de la victime », a-t-il déclaré. Clôturant la liste d’exposés, Dr Timothée Kamanga Mbuyi, du Centre neuro-psycho-pathologique est intervenu sur les preuves psychologiques de la torture.
Toutefois, une autre session de formation du même genre est attendue du 29 au 31 mai. Dans cette ambition, l’OSD, toujours dans le cadre du projet Restore, vise vingt membres d’autres organisations de la société civile de défense et de promotion des droits humains.
Il faut signaler que cette session de formation a bénéficié de l’appui financier de l’Union européenne.
Judith Asina
Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire