Les conférences budgétaires de l’exercice 2020 se déroulent depuis lundi 5 août à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Jusqu’au 16 août, il s’agira de produire une proposition de budget après analyse des prévisions budgétaires des services en recettes et en dépenses.
Pour la journée du mardi 6 août, le Ministère de l’enseignement Primaire, Secondaire et professionnel (EPSP) a étalé les prévisions basées sur la gratuité de l’enseignement conformément à l’adresse du Président de la République lors de son discours d’investiture de janvier 2019. Le représentant du SG qui a fait cette présentation, a révélé parlé d’un montant de 5.396.926.905 CDF. Sur un total de 542.834 enseignants (payés et non payés), une rémunération de 714.508 CDF est proposée pour la mise en œuvre de la gratuité.
Aussi, était-il question de révéler les exigences susceptibles de rendre cette gratuité effective. Il s’agit notamment des frais de fonctionnement des écoles, d’assurances et des bulletins qui doivent être pris en charge par l’Etat congolais.
C’était également une occasion pour le Ministère d’exposer sur le Fonds de Promotion de l’Education Nationale (FPEN) créé en 2006, avec pour mission de soutenir et promouvoir l’éducation en RDC. Parmi les réalisations de cette structure figure entre autres la loi-cadre de l’EPSP, l’ouverture de la mutuelle de santé ainsi que la réhabilitation d’une école de la commune de Masina à Kinshasa. Seulement, toujours est-il que ce fonds n’a jamais atteint 30 % des assignations de son budget à cause de beaucoup de difficultés telles que le non-paiement des taxes. « Si on lui donne des moyens suffisants, le FPEN est en mesure de prendre en charge une partie de la gratuité de l’enseignement », a-t-il déclaré.
La société civile donne son avis
Réagissant à ce sujet, Jacques Katchelewa, chargé programme de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a indiqué que les 5 milliards CDF sont déjà suffisant pour prendre en compte la gratuité de l’enseignement. Ce qui exige que les enseignants soient pris en charge complètement. A cet effet, il faut allouer aux écoles les frais de fonctionnement et prendre en charge les matériels pédagogiques.
Mais le souci de la société civile réside dans le respect de la circulaire du Ministère en charge du Budget. « Nous avons pensé qu’il fallait aller au-delà de la prise en charge de ces frais parce que ce qui pèse sur les parents c’est la motivation des enseignants », a-t-il souligné.
A cet effet, la société civile a proposé que le Gouvernement prenne totalement en charge les frais de motivation des enseignements en vue d’alléger les parents.
« Nous n’avons pas totalement été satisfaits parce que les prévisions n’ont pas suivi les procédures du Ministère du budget », a-t-elle martelé. Raison pour laquelle il a été proposé à l’EPSP d’essayer d’améliorer leur budget afin qu’il soit conforme à ladite circulaire qui a des instructions telles que celles liées au fonctionnement des écoles et à la rémunération.
Au sujet du FPEN, la société civile pense qu’il est en mesure de prendre en charge une partie des frais de paiement des enseignants. A cet effet, il serait mieux de réfléchir sur un financement innovant, c’est-à-dire faire en sorte d’avoir plusieurs fonds susceptibles de soutenir l’éducation. « Nous pensons que l’avis a été compris et que pour l’année prochaine, nous aurons au moins dans chaque rubrique du FPEN, une réserve sur l’appui à la rémunération des enseignants », a souhaité la société civile.
Il faut dire que ces conférences s’organisent grâce à l’appui du Comité d’Orientation pour la Réforme des Finances Publiques (Coref) à travers le Projet de redevabilité et de la Gestion des finances publiques (Profit-Congo).
Judith Asina
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