A l’issue d’une séance extraordinaire du comité de politique monétaire(CPM) tenue le mardi 18 octobre 2016 à la BCC, il a été décidé du relèvement du coefficient obligatoire sur les dépôts en devises. Ils passent de 9 à 12 % pour les dépôts à termes et de 10 à 13 % pour les dépôts à vue. De l’autre coté, les membres du comité de politique monétaire ont préféré garder le statu quo en ce qui concerne le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts en monnaie nationale.
L’objectif immédiat poursuivi à travers cette ponction d’une partie de la liquidité excédentaire, qui peut atteindre 80 à 90 milliards, est d’amener les banques à ne pas transformer à tout moment des dépôts en Francs congolais en devises étrangères, a souligné le gouverneur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo qui a présidé cette réunion extraordinaire du CPM.
« Lorsque nous relevons le taux directeur de deux à sept, il faut qu’on sente l’impact. Il est vrai qu’avec ce relèvement, nous n’allons peut être pas neutraliser toute la liquidité excédentaire résiduelle pourra également être résorbée à travers le mécanisme d’émission du bon BCC dans le cadre de la régulation de la liquidité bancaire » a rappelé le gouverneur avant d’ajouter que la BCC compte « sur l’accompagnement du gouvernement quant à la prise en charge du cout de la politique monétaire liée à cette opération ».
Il sied de souligner que l’économie connait une baisse de l’activité depuis le début de l’année. Cette baisse a conduit à celle des recettes d’exportation, et a à son tour conduit à la baisse du rapatriement des devises et à la baisse des recettes fiscales. Celle-ci se traduit par des déficits chroniques sur le plan public et cela induit une expansion de la liquidité.
Cette expansion créée par cette surliquidité accroit la demande de la devise sur le marché des changes. Voilà pourquoi la BCC a agi d’abord pour réduire une bonne partie de la demande des devises sur le marché des changes, en résorbant une bonne partie de cette liquidité excédentaire causée par le financement monétaire du déficit public.
Pour être efficace, il faut d’autres actions comme celle qui consiste à équilibrer le compte de l’Etat. Sur ce sujet, le Gouverneur a fait savoir qu’il n’y a pas que les ajustements budgétaires dans le sens des coupes, mais il faut travailler pour accroitre les recettes fiscales. Parce qu’il n’est pas normal que la RDC ne lève seulement que 9 % du PIB de la fiscalité, alors que le standard est de 20 % du PIB en Afrique subsaharienne et de 40 % dans l’OCDE.
Pour lui, il est nécessaire de rebâtir et refondre toute l’administration fiscale. « Nous avons besoin d’élargir la base d’imposition, de lutter contre la fraude fiscale » a martelé le gouverneur Deogratias Mutombo avant d’envisager une concertation entre le gouvernement et le monde des affaires FEC, pour un consensus fiscal.
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