Après des années où la des musiciens congolais ne chantaient que l’amour, avec la Rhumba comme seul style musical, l’on assiste, de nos jours, à une sorte de révolution musicale qui semble traduire une certaine révolution mentale dans le chef des jeunes artistes.
De plus en plus engagés politiquement, ces jeunes n’hésitent pas à exprimer leurs ras-le bol face à la situation politique et sociale.
Avec un style qui leur est propre, ils attaquent ouvertement le régime Tshisekedi comme le faisait feu Lwambo Makiadi sous la dictature de Mobutu.
Après « Ingratitude » de Tshala Mwana (qui annonce d’ailleurs une autre chanson intitulée « Mbok’etengani », entendez par là le pays va mal), chanson pour laquelle l’artiste a été interpellé par l’ANR, l’on compte plusieurs compositions pleines des pamphlets qui touchent directement le Président de la République.
Si « Le voyageur » d’Anderson Mukwe , chanson dans la quelle l’artiste chante un voyageur qui, loin de réaliser ses promesses, fait le Magellan pour trouver des solutions aux problèmes de sa maison chez d’autres n’a pas fait un tollé, « Nini Tosalite » du groupe MPR et « Lettre à ya Tshitshi » de Bob-Elvis ont été l’orgue qui continue à faire des émules. Leurs suspensions par la commission nationale de Censure a fait réagir non seulement l’opinion nationale, mais aussi l’Union européenne, les Nations unies et plusieurs missions diplomatiques, obligeant le gouvernement à vite lever cette suspension.
Et, juste après cette levée de censure, c’est l’artiste Kivunge Kyamitofwe du Katanga qui avait déjà sorti « Kuwayawaya » (errance) la semaine dernière, une chanson contre différents voyages de Félix Tshisekedi dont il illustre les photos, vient de sortir « ATA ».
L’artiste ironise que sur béton (sobriquet que les partisans de Félix Tshisekedi l’appellent affectueusement), l’on ne peut cultiver ni les haricots, ni les maïs, ni les pommes. L’ artiste s’attaque non seulement à l’Union sacrée (plateforme majoritaire au parlement), mais aussi aux députés corrompus et manipulés qui ne défendent plus les intérêts de la population. Qui plus est, la chanson estime que le bilan du pouvoir est un échec monumental et dénonce la taxe RAM.
Autant que toutes ces compositions traduisent la déception d’une frange de la population, la jeunesse à l’occurrence, après avoir fondé leur espoir sur l’alternance politique qui a conduit à l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, autant les services spécialisés devraient faire leur travail en veillant aux contenus de ce qui doit être mis sur le marché, autant le gouvernement devra prendre en considération ces différents messages et agir dans le sens d’améliorer les conditions de vie des populations.
PM
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