Christian, Coordonnateur de la Dypol au sortir de la rencontre
Christian, Coordonnateur de la Dypol au sortir de la rencontre

Opération « Kin propre » : «Le  gouverneur devrait arrêter de prendre des mesures conjoncturelles» 

Il s’oppose à la pratique qui consiste à casser les étalages des marchés pirates, pour lutter contre l’insalubrité à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Christian Moleka, Coordonnateur de la Dynamique des Politologues (Dypol) demande au gouverneur Gentiny Ngobila d’arrêter des prendre des mesures conjecturelles, qui au fond, n’aboutissent à rien.

En réaction à la décision du gouverneur de démolir les marchés pirates pour rendre Kinshasa salubre, Christian Moleka estime que la démarche n’est pas très bien élaborée. Même si elle peut paraitre comme étant bonne, le pays a toujours péché  dans la prise de décision puisque ne suivant pas comme il se doit le processus. Avant de prendre une mesure, dit-il, il serait mieux de commencer par la pédagogie, qui consiste à préparer l’opinion. « On ne dirige pas contre les gens », déclare-t-il puisque ce n’est plus  l’époque de décision « top-down », où il y a un patron qui gère de manière pyramidale. Cela, entendu que lorsqu’une décision s’impose, il y a forcément la résistance dans l’application.  Par contre, il faut aller vers des approches participatives qui associent les citoyens à la décision pour qu’ils agissent mieux puisque c’est en ce moment-là que la démarche proposé sera comprise.

 Libéralisation du marché de salubrité

« J’aurais proposé de commencer par la pédagogie avant de passer à l’acte. A l’en croire, ça ne coûte rien de sensibiliser la population pendant un mois en vue d’expliquer ce que le Gouverneur entend par « Kin Bopeto » et non commencer par déguerpir sans préparer les esprits. Où iront-ils ? interroge-t-il disant que le problème a été mal abordé. A cela, il s’ajoute  la question de savoir pourquoi naissent les marchés pirates.

De manière structurelle, explique-t-il, les marchés pirates ne peuvent pas être résolus en les chassant. Seulement, toujours est-il que c’est un travail plus profond qui dépasse le fait de chasser. En tout état de cause, il faut arrêter de prendre des mesures conjecturelles, puisqu’au fond cela ne règle pas le problème, entendu que les gens reviendront après un ou deux mois. « Il faut travailler d’avantage à la démarche pour avoir une solution plus concrète », interpelle-t-il.

Ainsi, le gouverneur, entant que nouvellement élu, doit-il parler aux kinois. Pour lui, le numéro un de la capitale devrait faire la ronde notamment des grandes artères, marchés, pour expliquer aux kinois via les notables, bourgmestres et chefs des quartiers sa vision de la ville. Aussi, faut-il faire des émissions au grand public avec la presse pour expliquer sa vision, ce qu’il entend par salubrité pour qu’il y ait une forte adhésion des kinois.

A en croire Christian Moleka, la salubrité est un processus transversal qui concerne à la fois les décideurs publics et citoyens. Pour cela, c’est nécessaire pour ledit décideur public de libéraliser le marché de salubrité. « Il faut sortir du ghetto public comme on aime bien le faire et amener les privés qui pourront prendre la responsabilité via le mécanisme de financement pour prendre en charge l’insalubrité », martèle-t-il. Il croit dur comme fer que, lorsque l’Etat ne parvient pas, il est important d’associer les privés comme ailleurs. Aussi, toujours est-il que la chaine de la salubrité commence du ramassage jusqu’au traitement et renouvellement. Ce qui explique que la chaine kinoise est incomplète. « Moi je pense qu’il faut commencer par avoir une chaine plus complète qui part de la collecte, du ramassage, le tri, le transport, l’entreposage, le traitement et le renouvellement. Ce qui nécessite de terminer avec la chaine total de la salubrité pour ensuite associer la population.

Judith Asina  

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