L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a sonné l’alerte en déclarant depuis mercredi 17 juillet, la maladie à Virus Ebola comme une urgence sanitaire de portée internationale. Ce, après que l’épidémie qui sévit en RDC, a tué 1 668 personnes. La goûte d’eau qui a débordé le vase est le décès du premier cas détecté à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, le dimanche dernier.
La décision de déclarer cette urgence de santé publique à portée internationale est prise par un collège d’experts de l’OMS. Pour cela, l’Organisation mondiale de la santé prend en compte plusieurs critères au premier rang desquels le risque de propagation du virus à l’international.
Dans le cas de la fièvre hémorragique Ebola, cette déclaration d’urgence sanitaire mondiale traduit donc l’inquiétude des experts de voir la maladie se propager dans d’autres pays.
Un patient est décédé lundi 15 juillet dernier pendant son transfèrement de Goma vers Butembo.
La ville de Goma , qui compte 1 million d’habitants, est en effet située sur la frontière avec le Rwanda. Son aéroport international est par ailleurs très connecté à Kinshasa ou encore Addis Abeba, en Éthiopie.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom a indiqué qu’il « était temps pour le monde de prendre acte » de l’épidémie, mais il a recommandé que les frontières de la RDC avec ses voisins restent ouvertes« .
Suite à cette alerte mondiale, les 196 pays signataires du règlement sanitaire international vont devoir renforcer leur surveillance du virus Ebola à l’intérieur de leurs frontières, mais également dans leurs aéroports et ports maritimes avec des contrôles systématiques des passagers.
C’est la cinquième fois depuis 2005 qu’une urgence sanitaire mondiale est lancée par l’OMS.
La première apparition de cette maladie remonte en 1976 dans l’ex-Equateur.
L’épidémie, qui a fait 1 668 morts depuis qu’elle a été déclarée le 1er août 2018, était circonscrite jusqu’à présent à la région de Beni-Butembo (environ 250 km à vol d’oiseau au nord de Goma) et très marginalement dans la province voisine de l’Ituri.
Ebola qui sévit actuellement dans l’Est de la RDC est la plus grave jamais enregistrée dans le monde, après celle de 2014 en Afrique de l’Ouest (11 000 morts).
LE COMMUNIQUÉ DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Le ministère espère que cette décision n’est pas le résultat de nombreuses pressions de différents groupes de parties prenantes qui voulaient utiliser cette déclaration comme une opportunité pour lever des fonds pour les acteurs humanitaires malgré les conséquences potentiellement néfastes et imprévisibles pour les communautés affectées qui dépendent grandement du commerce transfrontalier pour leur survie.
Alors que le Gouvernement continue de partager ouvertement avec les partenaires et les bailleurs de fonds la manière dont il utilise les fonds reçus, nous espérons qu’il y aura une plus grande transparence et redevabilité des acteurs humanitaires par rapport à leur utilisation des fonds pour répondre à cette épidémie d’Ebola.
L’épidémie d’Ebola est avant tout une crise de santé publique qui nécessite une réponse par des acteurs ayant une réelle expertise technique. Toutefois, la principale difficulté est que cette épidémie intervient dans un environnement caractérisé par des problèmes de développement et de carences du système de santé.
Par ailleurs, nous regrettons qu’après avoir passé près d’un an dans cette épidémie, certains groupes de personnes dans la communauté continuent à adopter un comportement irresponsable qui cause la propagation géographique du virus.
Il est important de rappeler que pour les cas de Goma et d’Ouganda, les patients savaient qu’ils étaient à risque mais ont refusé de respecter les recommandations sanitaires et ont délibérément voyager vers une autre zone. Le Gouvernement va envisager quelles sont les mesures à prendre pour éviter que ces groupes à haut risque continuent à propager l’épidémie dans la région.
Gloire BATOMENE
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