Oly Ilunga, Ministre de la santé lors du point de presse
Oly Ilunga, Ministre de la santé lors du point de presse

Oly Ilunga à Genève : « seules  la discipline et la redevabilité permettront de  mettre fin à l’épidémie d’Ebola »

C’est la déclaration du Ministre de la santé de la République Démocratique du Congo à la Réunion de Haut Niveau sur la 10ème épidémie de la Maladie à   Virus Ebola (MVE)  à Genève, le 15 juillet 2019.

DR. Oly Ilunga dit que le moment est venu de penser à l’après Ebola et commencer à élaborer, avec les autres secteurs,  des plans  de développement ambitieux qui seuls seront en mesure de résoudre les problèmes fondamentaux de la population.

En effet, le pays est reconnaissant de la contribution des différents partenaires ainsi que des  bailleurs. Le Ministre estime que cet appui doit se faire dans le respect du Gouvernement, et en partenariat avec les institutions et non en parallèle. Car, seuls l’ancrage de la riposte dans le système  de  santé  et  le  renforcement  des  acteurs  du  ministère  de  la  Santé  permettront d’assurer la pérennisation de tous les acquis de la riposte. Tous les plans sectoriels d’appui à la riposte devant être élaborés dans le même esprit, de façon concertée avec les ministères sectoriels.

Discipline et redevabilité exigées  

Dr. Oly Ilunga indique que les acteurs de santé publique veulent faire du quatrième plan stratégique de riposte (SRP4) un «final push». Ce qui exige de la discipline et de la redevabilité. « Seules la discipline et la redevabilité nous permettront de mettre fin à cette épidémie qui n’a que trop duré », relève-t-il.

Dans chaque pilier de sous-coordination, le  ministère de la Santé et les  co-leaders accréditeront  les  agences  de  mise  en  œuvre  sur  base de cinq critères pour garantir  ladite redevabilité. Il s’agit d’avoir  une  capacité  opérationnelle  démontrée  en  ce  qui  concerne le  nombre  et l’expertise des ressources humaines;  rationaliser le déploiement géographique et assurer une présence effective sur le terrain; s’engager à mettre en œuvre les activités selon les  protocoles validés pour la riposte; s’engager à transmettre les  données à la Coordination  générale de la riposte; s’engager à adopter les barèmes ainsi que le Manuel de procédures de gestion des ressources humaines élaboré par le Ministère de la Santé et la Banque mondiale, qu’il remercie tout particulièrement pour son appui sans faille depuis le début de cette épidémie.

Situation à Goma

Le 14 juillet 2019, un cas positif en provenance de Butembo a été déclaré à Goma, Chef-lieu du Nord-Kivu. Le matin du jour suivant, il a rapidement été identifié, isolé, et rapatrié vers Butembo. La vaccination a été lancée pour tous les contacts. « Depuis le début de cette épidémie, nous nous sommes préparés avec l’OMS à l‘éventualité de cas positifs à Goma », souligne Dr. Oly Ilunga. Raison pour laquelle, la situation est sous contrôle et en cours de gestion, comme cela s’est fait il y a quelques semaines avec le cas positif signalé en Ouganda.

Il rappelle que Goma n’est pas la première capitale provinciale à signaler un cas positif puisqu’il y a eu Bunia quelques  semaines avant et Mbandaka lors de la neuvième épidémie ayant sévit dans la province de l’Équateur  du 7 mai au 24 juillet 2018.  Encore que, les facteurs de risque que l’épidémie en cours  consistent à la densité de la population; la grande mobilité de la population; l’espace géographique concerné couvrant 23 zones de santé réparties sur 2 provinces ; une partie de la riposte qui se déploie dans des zones d’opération militaire où se trouvent des groupes armés et des milices communautaires ;  l’instrumentalisation de l’épidémie par certains acteurs politiques pendant la période électorale.

Vaccin de la firme  Merck, seul efficace

Le Ministre présente cette dixième  épidémie  d’Ebola  comme étant  une  crise  de  santé publique  qui  intervient  dans  un  environnement  caractérisé  par  des  problèmes  de développement et de carences du système de santé.  Ce qui requiert  une  réponse  technique de santé  publique  pour  casser  la  chaine  de transmission du virus en s’appuyant sur les acteurs du système de santé et ses partenaires traditionnels.

Cependant, plusieurs  piliers  sont  mis  en  œuvre  pour  casser  la  chaine  de  transmission,  dont  la vaccination. Sur ce, le ministère  de  la  Santé  a  convié  les  28  et  29  juin  dernier à  Kinshasa, les producteurs des  quatre  vaccins les plus avancés pour lutter contre Ebola, ainsi que les experts nationaux et internationaux pour une réunion d’échanges scientifiques  sur la vaccination. Il en est ressorti que le vaccin produit par la firme  Merck,  actuellement  utilisé  dans  cette  épidémie,  est  le  seul  qui  a  démontré  son efficacité pour une vaccination réactive dans le cas de la riposte en cours. « La bonne nouvelle est qu’il y a suffisamment de doses disponibles de ce vaccin », relève-t-il. Pour éviter la confusion et les amalgames dans le contexte difficile de cette épidémie, le  ministère de la Santé a décidé

Qu’aucun autre essai vaccinal ne serait mis en œuvre en RDC tant que la dixième  épidémie sera en cours.

A ce jour, grâce à l’engagement de tous, des fonds suffisants ont pu être mobilisés pour les précédents plans de riposte. Au nom du Gouvernement congolais, j’exprime ma gratitude à tous les donateurs.

Judith Asina

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