Le deuxième volume de l’Ontologie de la Rhumba a été porté sur les fonts baptismaux vendredi 9 juin dernier au Centre Wallonie Bruxelles (CWB) de Kinshasa/Gombe. De format épanoui, muni d’une couverture décorée en pagne, symbole la culture congolaise, cette nouvelle édition comprend quinze morceaux de neuf auteurs congolais, parmi lesquels Tabu Ley Rochereau, Lwambo Makiadi dit Francko, Joseph Kabasele dit Grand Kalé, ainsi que Koffi Olomide.
C’est le Professeur Mpeye Niango, Président du Conseil d’Administration des Instituts Supérieurs et Techniques de la RDC qui a baptisé cet ouvrage de 98 pages. Il s’agit d’une diversité riche du point de vue du style qui regorge plus d’illustrations, assorties des caractères spécifiques.
Selon le Prof. Yoka Liye Mundaba, DG de l’Institut National des Arts (INA) qui l’a présenté, cette ontologie a recueilli des signatures prestigieuses telles qu’une anticipation d’une rituelle de bénédiction, avec respectivement la préface du prof. Mpeye Niango, qui l’a parrainé, la postface de Mr. Abdourahmane Diallo, Représentant de l’Unesco en RDC, en compagnie de un commentaire encourageant de Kathryn Brahy, Déléguée Générale Wallonie Bruxelles à Kinshasa.
A l’en croire, il existe ici et ailleurs, bon nombres de chronique de grande valeur sur la musique congolaise moderne. Seulement, toujours est-il que peu de travaux se sont orientés vers l’essentiel en vue de déboucher sur entre autres le décodage, l’encodage à travers notamment la vie secrète des chansons.
Pour lui, la rumba a colonisé le monde, fait danser des générations en génération et, est devenu une sorte de respiration pour le peuple. Seulement, toujours est-il que l’INA prend le côté positif tout en perpétuant de par ses recherches, en vue de la mise par écrit de ses traditions orales. Car, toutes les autres musiques sont orales et non écrites. ‘’Il faut l’écrire selon les normes internationales pour que finalement la rumba devienne notre musique classique’’, a-t-il déclaré. Puisque, ladite musique classique n’est pas seulement occidentale. Il précise que la musique congolaise possède des atouts pour devenir la référence d’autres. Ce qui explique son combat de l’inscrire sur le patrimoine mondial de l’humanité.
Musique congolaise pas obscène
On peut trouver dans le jardin de la musique congolaise quelques fleurs qui émergent. Ce qui constitue le rôle de l’INA, de regarder dans tous les magmas qui existent, où sont les pépites d’or qui passionnent encore. Toute chose étant égale par ailleurs, il faut choisir les choses les plus marquantes.
Pour le prof. Yoka, il faut pénétrer la vie intime des chansons. A titre d’illustration, quand Papa Wemba dit : « ata na suka ya mur, okomona ngomba te ». C’est actuel. Il précise tout de même que la musique congolaise n’est pas obscène, mais comporte une sorte de misère esthétique et artistique. Cela, alors que le pays regorge près de 300 communautés culturelles avec dedans des combinaisons infinies de danse. Mais pourquoi on ne danse qu’avec les reins, s’exclame-t-il, alors qu’ailleurs comme chez lui, cela se fait par des épaules. A cet effet, le rôle de l’INA consiste à décanter l’ivraie et le blé.
Il précise tout de même que les démarches pour la rumba congolaise se trouvent au niveau du laboratoire des technocrates. Le travail est terminé et a été soumis en janvier dernier à la commission nationale pour l’UNESCO en vue des questions de procédures. Il faut attendre pour qu’il y ait en même temps une assistance technique internationale susceptible de donner la caution en plus du remplissage des inventaires. ‘’Tout ce qui a été écrit sur la rumba, toutes les études qui sont faites, s’appelle des pièces à conviction’’, a-t-il conclu.
Judith Asina
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