Le Secrétaire général des Nations Unies a demandé mercredi aux autorités du Mozambique d’enquêter sur les meurtres brutaux perpétrés dans la province de Cabo Delgado le week-end dernier et de traduire les auteurs en justice.
NEW YORK, USA, le 12 Novembre 2020,-/African Media Agency (AMA)/-Dans une déclaration publiée par son porte-parole, mardi, António Guterres s’est dit « choqué » par les informations faisant état de massacres perpétrés par des groupes armés non étatiques dans plusieurs villages, notamment des décapitations et des enlèvements de femmes et d’enfants.
« Il condamne fermement cette brutalité gratuite », a déclaré le communiqué.
Le Secrétaire général a exhorté les autorités du pays « à mener une enquête sur ces incidents et à demander des comptes aux responsables ».
Il appelle toutes les parties au conflit « à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme ».
M. Guterres a également réitéré l’engagement des Nations Unies à continuer de soutenir le peuple et le gouvernement du Mozambique pour répondre d’urgence aux besoins humanitaires immédiats et aux efforts visant à faire respecter les droits de l’homme, à promouvoir le développement et à prévenir la propagation de l’extrémisme violent.
Selon les médias, un groupe de militants armés a attaqué plusieurs villages dans le nord de la province entre le 6 et le 8 novembre, tuant brutalement plus de 50 personnes, enlevant plusieurs femmes et enfants et brûlant des maisons.
Le conflit s’est intensifié en 2020
Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), bien que l’afflux ait ralenti ces derniers jours, plus de 11.200 personnes déplacées sont arrivées à Pemba, la capitale de Cabo Delgado, depuis le 16 octobre.
Près de la moitié des arrivants sont des enfants, dont au moins 25 garçons et filles sont non accompagnés ou séparés de leur famille.
Le gouvernement et les partenaires humanitaires ont fourni une assistance vitale à plus de 8.300 personnes arrivant à Pemba, notamment de la nourriture, de l’eau, des services d’hygiène, de santé et de protection.
La situation humanitaire dans la province de Cabo Delgado s’est détériorée en 2020, sur fond d’escalade du conflit, aggravée par une situation fragile de sous-développement chronique, de chocs climatiques consécutifs et d’épidémies récurrentes, explique l’OCHA.
Le nombre croissant d’attaques de groupes armés non étatiques, qui touchent particulièrement les districts du nord et de l’est de la province, a entraîné des déplacements massifs et multiples, perturbant les moyens de subsistance des populations et leur accès aux services de base.
On estime à plus de 355.000 le nombre de personnes déplacées à Cabo Delgado et dans les provinces voisines de Nampula et Niassa à la fin du mois d’octobre 2020, et ce chiffre augmenterait chaque jour.
La violence, les déplacements et la perte des moyens de subsistance qui en résulte augmentent également l’insécurité alimentaire à Cabo Delgado : plus de 710.000 personnes sont confrontées à une grave famine, y compris les personnes déplacées et les communautés d’accueil.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.
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