L’installation grandiose de la commune rurale de Minembwe ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Selon les députés provinciaux du Sud Kivu qu’il a reçus en audience à Goma, Félix-Antoine Tshisekedi promet de demander au ministre de l’Intérieur la surséance de cette mesure qui a provoqué une levée de boucliers sans pareil. Il y a quelques jours, on s’en souvient, un prestigieux cortège débarquait à Minembwe, sous la conduite du ministre de la Décentralisation Azarias Ruberwa, pour l’installation d’un bourgmestre de sa tribu à la tête de la commune rurale de Minembwe, où la méfiance intercommunautaire entre les autochtones et la minorité rwandophone est à son comble. La communauté rwandophone est accusée de servir de tête de pont pour une prise de terres coutumières par défi par des Banyamulenge au service de la politique expansionniste du Rwanda.
Un tollé général et national s’en est suivi, au point que Mike Nzita Hammer, l’ambassadeur des Etats-Unis en RDC, s’est vu obliger de justifier sa présence suspecte dans cette caravane insolite aux couleurs du Cheval de Troie. « Je ne savais pas que ce que le ministre d’État a fait sur place susciterait une controverse », expliquera-t-il. Esquive sur le même ton dans la délégation du ministre de la Défense qui était de la caravane.
Mais celui qui était le plus attendu c’est Félix-Antoine Tshisekedi. L’Evêque d’Uvira, Mgr Sebastien-Joseph Muyengo, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour demander « Que dit le Président de la République, Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi à ce sujet ? Va-t-il continuer à affirmer qu’il n’y est pour rien dans cette histoire parce qu’elle date d’avant son arrivée au pouvoir ? » La prise de position du Chef de l’État rapportée pour les députés provinciaux, si elle se confirme sera un véritable coup de maître. Primo, il aura démontré qu’il écoute « la base », comme à Genève. Secundo, il aura aussi confirmé son image d’homme posé, qui ne prend pas de décision hâtive, malgré la pression.
Le point marqué par Félix-Antoine Tshisekedi sera d’autant plus méritoire que toute la classe politique congolaise s’était éclipsée. Ni le PPRD-FCC qui avait préparé la bombe à retardement avec les décrets-piégés de Bruno Tshibala faisant de Minembwe une commune rurale, ni les élus locaux dont les compromissions politico-affairistes ont fait le lit de cette infiltration, ni l’opposition issue de la dernière élection 2018 n’ont tenu un discours clair. En définitive, Félix-Antoine Tshisekedi apparaît, qu’on l’aime ou ne l’aime pas, comme le meilleur allié du peuple pour désamorcer, déjouer les pièges, ce en dépit des effets indésirables de sa coalition avec Joseph Kabila. Aujourd’hui, c’est lui qui prend la décision de surseoir la décision controversée. D’où la question franche : faut-il continuer à le combattre, au risque de réellement l’affaiblir, à notre détriment ? Ou le soutenir, afin de sortir ensemble, du piège des puissances occultes et mains noires qui ne sont pas pour rien dans l’imbroglio du Far East congolais ? Question à Kabila, Ngbanda, Fayulu, Muzito, Mabunda et Thambwe Mwamba.
Chapeau au peuple congolais. Il n’y a eu ni marche, ni casse, mais une mobilisation citoyenne qui a fait reculer les téméraires. Ceci nous rappelle la mobilisation contre les essais cliniques anti Covid que l’on voulait nous imposer, toujours avec Mike Nzita Hammer dans le rôle d’invité surprise (je n’ai rien dit). Quand le peuple congolais s’exprime comme une seule conscience nationale, choix eza te, les murs tombent. Voilà un piège qui est en train de se transformer en marchepied vers la prise de conscience des Congolais. Ne serait-ce finalement pas là le seul vrai défi pour le peuple congolais ?
Serge Gontcho di Spiritu Sanctu (+ 243 81 27 22 490)
Conscience Nationale en Action (CNA)
Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire