Journaliste en danger (JED) réitère sa profonde inquiétude pour la situation sécuritaire des journalistes notamment à l’est de la RDCongo, où trois journalistes qui voulaient couvrir, le jeudi 2 décembre 2021, une manifestation au siège de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, ont été blessés par balles et d’autres tabassés par des éléments des forces de l’ordre, déployés pour empêcher l’examen de la motion de censure du gouvernement provincial.
Selon les témoignages recueillis par JED, Jérémie Baraka et Ishara Masirika (journalistes de kivuavenir.com) et Crispin Murhula de la Radio Télévision Eka, médias de Bukavu, ont été atteints par balles et plusieurs autres journalistes tabassés et pourchassés à l’aide des gaz lacrymogènes au moment où ils se sont présentés à l’hémicycle de l’Assemblée provinciale pour effectuer leurs reportages sur l’examen et le vote de la motion de censure contre le gouverneur de province ainsi que son gouvernement.
Contacté par JED à partir de son lit d’hôpital, Crispin Murhula a déclaré : « Les éléments de la police avaient la consigne de refuser toute entrée des députés provinciaux pétitionnaires mais aussi des journalistes dans l’enceinte de l’Assemblée provinciale. A l’entrée principale, il y avait une forte équipe de policiers qui nous ont interdit d’y accéder. On s’attendait pas de voir derrière nous les policiers armés. Certains d’entre eux ont commencé à tiré des balles réelles dans l’air et de nous lancer des gaz lacrymogènes. C’est dans cette atmosphère que deux journalistes et moi-même avons reçu des balles au niveau des jambes. D’autres journalistes qui voulaient aussi couvrir cette manifestation ont été tabassés et pourchassés à l’aide des gaz lacrymogènes par des agents de l’ordre. Les journalistes blessés par balles ont été acheminés au centre hospitalier de la police pour des soins ».
Journaliste en danger (JED) condamne cet acte de violence excessive commise à l’encontre des journalistes et demande au responsable de la police de la province du Sud-Kivu d’ouvrir une enquête pour élucider cette attaque et pour traduire en justice les auteurs de cet acte.
Dans son dernier rapport rendu public, le 2 novembre 2021, JED a documenté au moins 110 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias et dont plus de la moitié, soit 51%, touchent à la sécurité physique des journalistes. Dans le lot des 110 cas d’atteintes diverses à la liberté de la presse, répertoriés sur l’ensemble du territoire national congolais, 48 cas ont été recensés à l’Est du pays.
Rédaction
Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire