Renadhoc
La conférence de presse du Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo(Renadhoc) tenue par son secrétaire exécutif, Fernandez Murhola, le 19/2/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Marche du 25 février: Le RENADHOC demande au Président de la république de mettre fin aux répressions

Cette ONG consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies condamne fermement cette troisième répression sanglante des marches pacifiques des chrétiens organisées par le Comité Laïc de Coordination (CLC). Dans un communiqué, elle adresse des recommandations aux institutions de la République ainsi qu’à la communauté internationale afin que pareil actes ne se répètent plus.

En tant que garant de la Constitution, le Réseau National des Droits de l’Homme sollicite au Président de la République de prendre d’une part, toutes les dispositions utiles pour mettre définitivement fin aux répressions systématiques, sanglantes et meurtrières des manifestations pacifiques et de garantir le plein exercice des libertés publiques en RDC.  D’autre part, il lui est demandé de redorer l’image ternie de l’Etat congolais, devenu selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, « un abattoir d’êtres humains ».

Au Gouvernement quant à lui, le RENADHOC sollicite des mesures qui s’imposent pour que les familles des victimes soient rétablies dans leurs droits et dédommagées. Et que les personnes blessées soient entièrement prises en charge par l’Etat congolais, et que les personnes arrêtées soient libérées sans conditions.

A la communauté internationale, le RENADHOC recommande de diligenter une enquête sérieuse et indépendante sur les tueries du 25 février 2018, ainsi que celles du 21 janvier et 31 décembre 2017afin que les acteurs de ces actes et leurs commanditaires soient identifiés et sanctionnés. Au-delà de cela, elle doit veiller à l’application stricte et intégrale de l’accord de la Saint Sylvestre pour permettre que le processus électorale se déroule dans la sérénité et la paix avec l’implication effective de toutes les parties prenantes.

Constat amer   

Toutes ces recommandations arrivent sur base de sa profonde consternation par la poursuite de la répression sanglante et meurtrière des marches pacifiques des chrétiens organisées par le CLC et dont la principale revendication est l’application intégrale de l’Accord politique global et inclusif du Centre interdiocésain signé le 31 décembre 2016. Cela, malgré les appels incessants à la plus grande retenue lancés aussi bien au niveau national qu’international.

Les manifestants demandent, par ailleurs, au Président de la république de faire une déclaration publique dans laquelle il prendra solennellement l’engagement de ne pas briguer un troisième mandat, car contraire aux prescrits de la Constitution en vigueur en RDC.

Pour le RENADHOC, le bilan de ce qu’il qualifie de sanglante répression de la marche du dimanche 25 février 2018, fait état de deux personnes tuées, à Kinshasa et à Mbandaka, de plusieurs dizaines des blessés par balles et d’une centaine d’arrestations arbitraires.

Cette ONG rappelle au Gouvernement que la vie humaine est sacrée et inviolable. « Le rôle du Gouvernement n’est pas de réprimer, de tuer son peuple, mais de le protéger en toutes circonstances et d’assurer son bien-être », déclare le RENADHOC.

Cela, en soulignant que la Constitution en article 16, stipule : « la personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité… nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant ». Et l’article 23 indique : « toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image ». Les articles 25 et 26  dises : « la liberté de réunion pacifique et sans armes ainsi que la liberté de manifestations sont garanties ».

Ainsi, le RENADHOC condamne-t-il la mise en scène de ce qu’il nomme comme milice dite bérets rouges se réclamant du PPRD. Allusion faite ici surtout à ceux qui ont envahi la Cathédrale Notre Dame du Congo le 24 février, à la veille de la dernière marche du CLC. Il invite à cet effet, le procureur général de la Gombe de se saisir de ce dossier pour faire toute la lumière.

Judith Asina

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