Les activités de l’OIM sont perturbées depuis la fin du mois de janvier à cause d’un manque de financements. Pour en découdre, l’Organisation Internationale de Migration (OIM) a besoin de 12 millions de dollars américains afin de continuer à lutter contre l’épidémie de la Maladie à Virus Ebola (MVE) et à soutenir le Gouvernement congolais dans le cadre de ses engagements au titre du Règlement sanitaire international de 2005.
Dans son rapport du jeudi 21 mars 2019, l’OIM révèle que les formations, l’approvisionnement en matériel et les réparations des points de dépistage endommagés sont ainsi suspendus. Pour ce faire, cette agence des Nations Unies utilise des fonds internes pour maintenir les activités vitales aux points de dépistage, notamment le recueil d’informations et l’encadrement des prestataires. Si cette situation venait à se prolonger, prévient-elle, cela menacerait l’efficacité des points de dépistage, augmentant ainsi le risque de transmission de la maladie.
Avec le Ministère de la Santé congolais, notamment le Programme National d’Hygiène aux Frontières (PNHF), l’OIM est engagée depuis le début de la dixième épidémie d’Ebola en RDC pour lutter contre la propagation du virus. Son action vise principalement à surveiller les lieux de passage stratégiques, comme des axes routiers très fréquentés, l’accès aux grandes villes, les marchés et les parkings. Ce qui explique sa contribution à la mise en place de 80 points de dépistage appelés points de contrôle et points d’entrée. Afin d’appuyer le PNHF dans sa mission, l’OIM forme le personnel chargé de détecter les cas possibles d’Ebola et assure un soutien logistique aux points de contrôle et points d’entrée.
A cet effet, 42 547 556 voyageurs ont été dépistés depuis le début de l’épidémie. Depuis le début de l’épidémie, 468 alertes ont été enregistrées parmi les voyageurs passés par les points de dépistage, dont 220 ont été validées comme de potentiels cas d’Ebola. Après des tests en laboratoire, 7 cas d’Ebola ont été confirmés.
Actualités
Le 12 mars 2019, un cas d’Ebola a été détecté au point de contrôle Pasisi, situé dans le territoire de Beni, au Nord Kivu. Il s’agissait d’une femme de 28 ans en provenance de Byakato, où elle se faisait soigner pour de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires. Ses symptômes se sont aggravés et les médecins locaux l’ont envoyée vers l’hôpital général de Beni, par taxi. Au point de contrôle de Pasisi, une alerte a été notifiée. La femme et les membres de sa famille ont été transportés vers l’hôpital de Beni. Une fois le cas confirmé, la femme a intégré le Centre de Traitement du virus Ebola (CTE). Les membres de la famille ont été enregistrés et sont suivis par les équipes de santé. Le lien épidémiologique a été établi avec un malade d’Ebola décédé le 25 février dernier à Byakato.
A Butembo par ailleurs, les attaques et menaces contre le personnel de santé ont affecté les activités de l’OIM. Les points de contrôle Vulindi et Mutsanga ne sont pas opérationnels du fait de ces menaces persistantes. Des délais dans le paiement des primes au personnel ont conduit à quelques mouvements de protestation. Pour cela, l’OIM travaille avec le Ministère de la Santé pour faciliter les paiements. Des intempéries ont endommagé certains points de contrôle, notamment ceux de Pasisi et Mavivi (Beni), et celui de Madge (Bunia).
Judith Asina