Célébrée le 26 juin de chaque année, la journée internationale de soutien aux victimes de la torture était marquée à Kinshasa, par une sensibilisation de la population à la paroisse Saint Joseph de Matonge. Placé sous le thème, « résistons contre la torture » cette célébration était organisée par l’OSD et COJESKI. Il était question d’échanger sur les normes nationales et internationales interdisant la pratique de torture et d’informer à la population qu’il existe des structures assurant la prise en charge médicale, psychologique, sociale et juridique de dites victimes.
« Tous les mécanismes contre la torture des Nations Unies ainsi que les mécanismes régionaux d’Afrique, de l’Europe et des Amériques s’unissent pour réitérer le fait que la torture ne peut pas être justifiée, pas même comme mesure de dernier recours », indique la déclaration commune de des Nations Unies à l’occasion de cette journée. Ils appellent d’une seule voix à ce que tous les actes de torture fassent l’objet de poursuite efficace et que toutes les mesures soient prises pour prévenir que des tels actes ne se reproduisent pas.
Quid de la résistance à la torture ?
Christopher Ngoie, Coordonnateur général de la Société civile en RDC a fait un témoignage entant qu’activiste ayant subi la torture à plusieurs reprises. Il a relevé que pour résister, il faut d’abord aimer les droits humains, en faire une passion et se préparer moralement. « Une fois qu’on est préparé au niveau individuel, on peut tenir le coup », déclare-t-il. Pour lui, la résistance à la torture est un acte d’ensemble, c’est-à-dire qu’il faut collectivement s’ériger contre cet acte, en portant plainte. Ce qui explique que l’affaire doit être conduit au grand public, à travers des instances habiletés à documenter, ainsi qu’accompagner la victime dans la procédure.
Il porte la précision selon laquelle il existe une dimension pénale impliquant que celui qui pose l’acte de torture soit d’abord poursuivi individuellement avant de voir la responsabilité civile de l’instance qui l’engage. Donc, si ces agents se rendent compte qu’ils sont de plus en plus poursuivis, ils réfléchiront deux fois.
Pour lui, la philosophie de la société civile est de faire des droits de l’homme une culture. « Chaque congolais est défenseur de droit de l’homme potentiel. Si tous nous comprenons la pertinence de défendre nos droits, en ce moment-là les abus dont nous sommes victimes vont reculer parce que la dynamique sera plus porteuse », souligne-t-il.
Aussi, fait-il remarquer que depuis les séances de sensibilisation, les cas de torture diminuent, d’après tous les rapports relevés dans ces endroits. L’autre volet, c’est la formation des agents de l’Etat, en vue de leur permettre de savoir que les actes de torture exposent à des poursuites d’abord entant qu’individu, avant de voir d’engager leurs instances. Car, plusieurs auteurs de tortures déférés devant la justice ont déjà été enregistrés, malheureusement l’Etat ne dédommage pas les victimes. « Les victimes n’obtiennent pas réparation », regrette-t-il.
L’OSD assiste les victimes
Le rapport 2017 a documenté plus de 150 cas de victimes de la torture dans la ville de Kinshasa et quelques provinces de la RDC. Dieudonné Kabasonga, Coordonnateur de l’OSD qui l’a signifié, demande à la population de dénoncer et porter plainte, après avoir remarqué des actes de torture. D’autant plus que cet acte consiste à administrer une souffrance aigüe à quelqu’un, par un agent de l’Etat, en vue d’obtenir des aveux ou des informations. Cela, alors que la Loi portant création de la PNC et celle portant statut des personnels de carrière de la PNC interdisent cette pratique.
Au sujet des victimes de la torture, il existe des structures qui sont là pour les soutenir. Il s’agit notamment de l’OSD, structure qu’il coordonne qui donne une prise en charge médicale, psychologique, sociale et juridique avec l’appui de RCN et financé par l’UE. Et le travail se fait avec le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droit de l’Homme (BCNUDH) qui leur envoie des cas de torture en vue d’une prise en charge.
Judith Asina
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