Harriett Baldwin, Ministre britannique pour l’Afrique, a annoncé un nouveau financement pour aider à faire face à la crise du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC). Elle a fait cette annonce lundi 27 mai 2019 au cours de sa visite dans la province du Nord-Kivu touchée par cette épidémie depuis août 2018.
A l’en croire, ces nouveaux fonds d’aide du Royaume-Uni seront versés à la Fédération Internationale de la Croix-Rouge (FICR) pour l’aider à organiser des inhumations sûres et dans la dignité. Car, les corps des victimes d’Ebola sont particulièrement contagieux, la transmission de la maladie se produisant souvent lors de funérailles où les gens aident à laver leurs proches avant leur inhumation. Les enterrements sont un sujet de litige en RDC, les victimes d’Ebola étant placées dans des sacs mortuaires puisque ne pouvant être touchées.
Grâce à ce nouveau soutien de DFID, dit le communiqué de l’Ambassade britannique en RDC, les équipes d’inhumation de la FICR disposeront du matériel indispensable. Allusion faite aux gants, désinfectants pour les mains, masques, blouses de protection, lunettes de protection, pulvérisateurs de décontamination, brancards et cordes, ainsi que des sacs pour corps à risque biologique. Les sacs mortuaires nouvellement introduits viendront également avec une fenêtre en plastique transparent afin que les membres de la famille puissent voir leur bien-aimé enterré.
Il faut signaler que l’un des principaux obstacles à la lutte contre l’épidémie d’Ebola a été la perte de confiance entre la communauté touchée et ceux qui tentent de mener la réponse. Ce nouveau soutien aidera les populations locales à mieux comprendre les précautions à prendre et les mesures préventives à prendre lors des funérailles.
« La situation sur le terrain en RDC est extrêmement précaire. Les agents de santé opèrent dans un contexte dangereux, mais il y a aussi beaucoup de méfiance au sein de la communauté, avec certains qui pensent qu’Ebola n’est pas réel. Nous devons aider à changer cela », a déclaré Harriett Baldwin, Ministre pour britannique l’Afrique. Et d’ajouter : « nous avons appris de la dernière épidémie en Afrique de l’Ouest que les pratiques d’enterrement sans risque étaient un véritable tournant face à la crise. Ce nouveau financement de l’aide britannique que j’annonce aujourd’hui contribuera à renforcer la confiance dans les communautés touchées en améliorant la compréhension du travail des équipes d’inhumation localement ».
Ainsi, en a-t-elle appelé les partenaires internationaux à se mobiliser pour contribuer à combler le déficit de financement. « Le Royaume-Uni est l’un des principaux donateurs de la riposte et nous avons besoin que d’autres suivent notre exemple. Après tout, la maladie ne respecte pas les frontières », a-t-elle précisé.
Pour Elhadj As Sy, Secrétaire général de la FICR, cette épidémie a atteint un point critique. En découdre nécessite de doubler les efforts pour contenir, contrôler et mettre fin à cette épidémie. L’engagement et la responsabilité de la communauté seront essentiels pour une réponse efficace.
« Nous remercions le gouvernement britannique pour son soutien. Cela va permettre aux volontaires de la Croix-Rouge, tous originaires de la région touchée, de maintenir leur engagement auprès des communautés, comprendre leurs craintes et leurs préoccupations et adapter notre réponse en conséquence et de manière appropriée », a-t-il cogité.
Pour rappel, c’est compte tenu de la détérioration de la situation, le secrétaire au développement international a annoncé la semaine dernière que le Royaume-Uni fournirait davantage de fonds et enverrait davantage d’experts britanniques pour renforcer la riposte.
La RDC lutte contre la deuxième plus importante épidémie de l’histoire d’Ebola et la première dans une zone de conflit, avec plus de 70 groupes armés opérant dans l’est du pays. Le nombre de cas a dépassé les 1 800 et le nombre de morts a dépassé les 1 200.
Après l’épidémie en Afrique de l’Ouest de 2014, DFID a financé l’essai d’un vaccin utilisé au cours de l’épidémie actuelle pour vacciner les personnes en contact avec des cas confirmés d’Ebola. Le Royaume-Uni a également fourni une expertise technique par le biais d’UK Public Health England Rapid Support Team, ainsi que des fonds pour aider les pays voisins à se préparer si le virus mortel se propageait à travers les frontières.
Il faut noter qu’il s’agit de la première visite d’un ministre britannique dans le pays depuis le début de l’épidémie d’Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en août dernier. Le Royaume-Uni reste l’un des principaux donateurs à l’épidémie et prend au sérieux la menace du virus Ebola.
Judith Asina
Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire