L’Ordre des Médecins, une Asbl au-dessus des Ordonnances-Lois en RDC

L’Ordre des Médecins, une Asbl au-dessus des Ordonnances-Lois en RDC (Tribune)

A l’examen attentif des dernières mesures édictées par l’Ordre des Médecins, il appert que l’illégalité semble avoir la peau dure : une fois de plus, l’Ordre des Médecins a outrepassé ses prérogatives. 

En effet, alors que le dossier de son absence de qualité à évaluer la viabilité des universités en vertu de l’Ordonnance-Loi Présidentielle 68 – 070 du 1er Mars 1968 créant l’Ordre des Médecins, quel n’est pas l’étonnement unanime, suite à cette décision de faire passer des tests aux finalistes diplômés de médecine, pour une inscription dans l’Ordre.

Pourtant, en l’occurrence, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’à ce jour, la seule et unique condition à ladite inscription ne se trouve être que l’obtention légale du diplôme, article 10 de l’Ordonnance Présidentielle précitée. Avant que l’Ordonnance Présidentielle susmentionnée ne  soit abrogée par la Présidence de la République, l’organisation de ces tests par l’Ordre des Médecins est totalement illégale et inacceptable.

Par ailleurs, il y a pire : les tests dont question ne sont prévus que pour les finalistes des universités déclarées  (illégalement) non viables.

D’illégalité en illégalité, d’incohérences en incohérences, l’aberration chronologique de la mesure est avérée lorsque l’on examine l’adéquation entre fermeture des universités non retenues et tests pour finalistes !

Quoi qu’il en soit, si tests réellement il y aurait, force est :

  1. Qu’une instance crédible (un jury spécial, genre examen d’Etat) composée de Professeurs de Médecine préside aux conclusions y afférentes. En effet, indépendamment des prescrits de l’Ordonnance-Loi les disqualifiant, les membres de l’Ordre des Médecins, tout au plus des Chefs de Travaux … ne possèdent guère les qualifications scientifiques requises pour s’arroger l’exécution d’un tel exercice académique.
  2. Que l’inclusivité de diplômés des facultés de médecine soit de mise, sans discrimination ni exception aucunes, comme sous d’autres cieux.

Par-delà ses « louables intentions » de veiller à la qualité de la formation, l’Ordre des Médecins semble jouer sur la corde sensible de cette dimension partagée par tous pour tenter d’imposer un agenda caché, ce qui est intellectuellement malhonnête, au même titre, notamment, que les frais exigés pour être inscrit dans l’Ordre, déjà payés par plusieurs candidats qui ne prêteront jamais serment ! Quelle est la destination finale des frais déjà perçus ?

Autant de dérapages qui, avoir atteint des proportions inquiétantes, risquent de conduire au soulèvement populaire des étudiants, de nuire à la paix sociale, et enfin de compte au mandat du Chef de l’Etat!

En définitive, il est plus que temps que la Présidence de la République, le Ministère de la Justice ainsi que le Ministère de la Santé, à la lecture de ces quelques lignes, daignent :

  • Convier l’Ordre de Médecins au strict respect des textes légaux (particulièrement les articles 8 et 10 de l’Ordonnance-Loi Présidentielle 68 – 070 du 1er Mars 1968 créant l’Ordre des Médecins). En tout état de cause, le principe du parallélisme des formes s’impose comme il se doit.
  • Recadrer l’Ordre des Médecins relativement à son rôle de régulation déontologique de la profession, à l’instar de ce qui se fait banalement ailleurs.

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