Il était intéressant de faire une analyse rétrospective des commentaires des médias occidentaux au lendemain du discours du Chef de l’État congolais à l’occasion de la fête de l’indépendance. On en tire de précieux enseignements. Voyons le avec Afrikarabia et La Libre Belqique.
Afrikarabia, dans sa livraison du 28 juin, s’exclame : « Kinshasa s’enfonce dans la crise », et « un nouveau bras de fer remporté par le FCC ». Pour lui, ce qu’il y a à retenir c’est que c’est Joseph Kabila qui détient le pouvoir, que le pays bascule petit à petit vers un régime parlementaire, affublé d’un président sans réels pouvoirs. Et encore, « A chaque bras de fer avec le FCC, l’UDPS et Félix Tshisekedi sont le plus souvent obligés de battre retraite ».
C’est déclarations détonnent. En effet, nous avons tous suivi comment le peuple s’est mobilisé contre les propositions de loi Minaku-Sakata accusées de vouloir gêner la liberté de la justice.
Comment les syndicats des magistrats ont fait front unique contre lesdites propositions de loi, comment dans une belle unanimité les organisations de la Société Civile ont dénoncé l’initiative, et le Président de la République qui a déclaré qu’il « … n’acceptera sous aucun prétexte des réformes dans ce secteur qui, par leur nature et contenu, viendraient porter atteinte à des principes fondamentaux régissant la justice ».
De toute l’affaire, Afrikarabia retient seulement que » c’est le FCC qui a gagné, une fois de plus », parce que le ministre de la justice a été relâché, après sa comparution à la Cour Constitutionnelle, et non emprisonné comme d’aucuns s’y seraient attendus. Manifestement, l’auteur de l’article visait de conforter dans l’opinion l’image d’un Fatshi faible, ceci pour contrebalancer l’image positive qui naît de son engagement pour l’État de droit.
Un autre média qui a retenu l’attention c’est La Libre Belgique. Le mercredi 1er juillet, c’est avec empressement qu’elle titrait à sa une : « Une République du Kivu revendiquée à Bukavu ». Selon le journal belge, « La ville de Bukavu s’est réveillée ce 1er juillet avec des drapeaux noir-jaune-bleue accrochés à plusieurs arbres de la ville ». On peut se demander.
Les habitants de Bukavu eux-mêmes s’interrogeaient sur les auteurs de cette proclamation non revendiquée, mais comment La Libre Belgique en était-elle déjà informée à la première heure de la journée, au point d’en faire un article à la une ? Il n’y a pas de problème « République Unie du Kivu ». C’est une tentative de manipulation de la population.
La conjonction très rapprochée de ces deux médias à grande audience donnant une image négative du Président congolais, alors même que le peuple congolais dans sa majorité se réjouissait de son discours, laisse perplexes. Ne répond-elle pas à une stratégie de démolition de l’image de Fatshi. Cela ne surprendra pas quand on sait que La Libre Belgique ne manque jamais une occasion de rappeler les contestations électorales qui ont émaillé l’élection de Félix Tshisekedi. Un noir agenda.
Il est temps de se réveiller une bonne fois pour toutes. La Belgique a présenté au Congo ses excuses pour les atrocités de la colonisation, c’est une bonne chose. Cela doit nous inciter plus qu’avant à nous émanciper du réflexe de lire l’histoire du Congo telle qu’écrite par l’ancien colonisateur. Mais aussi le présent, qui sera l’histoire de demain.
Avaler sans discernement les analyses sur le Congo par les médias occidentaux est une forme moderne de la colonisation. On aurait déshabillé Saint Pierre pour habiller Saint Paul ? Le Président de la République, le Gouvernement et les élites congolaises doivent penser à une communication avisée, pour d’une part, informer correctement les Congolais, et d’autre part neutraliser la subtile désinformation étrangère.
Cela vaut la peine, quand on sait que la bataille fratricide entre Congolais autour de Fatshi et Fayulu a été le résultat d’une diabolique stratégie de manipulation mentale par les médias occidentaux, manipulation contre laquelle les Congolais n’étaient pas préparés. Ouvrons l’œil et le bon.
Serge Gontcho di Spiritu Santu
(whatsApp + 243 81 27 22 490)
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