Le sommet sur la RDC s’est achevé mercredi soir à Luanda, capitale de l’Angola. Les chefs d’Etats africains de la sous-région des Grands Lacs et de la SADC ont apporté leur soutien à l’accord qui entérine le report des élections à 2018 au lieu de 2016 et qui maintient Joseph Kabila au pouvoir au-delà de son mandat jusqu’au prochain scrutin. L’opposition radicale en RDC espérait que les chefs d’Etats africains encourageraient Joseph Kabila à aller plus loin dans son dialogue avec l’opposition. Mais, au contraire, c’est un plébiscite que Joseph Kabila a obtenu auprès de ses pairs à Luanda.
En se rendant à Luanda, le président Joseph Kabila cherchait à décrocher le soutien de ses pairs. Une approbation des chefs d’Etats de la région pour combler le déficit de popularité de son dialogue. Les principales forces de l’opposition réunies au sein du rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement l’ont boycotté. Même l’Eglise catholique a fini par quitter la table des négociations faute d’inclusivité.
Obtenir le soutien de la région est une façon aussi de contrecarrer la pression des Etats-Unis et de l’Union européenne, très critiques de la feuille de route adoptée à Kinshasa. L’UE a appelé à ce que le délai de la transition soit raccourci avec des élections au plus tard en 2017, à plus de clarté aussi sur les intentions de Joseph Kabila après la fin de son mandat le 19 décembre. La menace de sanctions a même été brandie.
Au final Joseph Kabila a obtenu à Luanda le soutien sans faille qu’il attendait : félicité pour avoir organisé un dialogue avec l’opposition, satisfecit aussi sur la signature d’un accord politique et sur les mesures prises par le pouvoir pour restaurer la confiance avec l’opposition. L’unique demande qui était faite au pouvoir, celle de prendre de nouvelles mesures pour que le dialogue soit plus inclusif, a même été retirée du communiqué final. Une exigence martelée par la communauté internationale mais aussi l’Eglise catholique. Elle a donc disparu de la déclaration finale. Reste la condamnation des violences du 19 et 20 septembre comme seule critique formulée. Mais le président angolais José Eduardo dos Santos, qui accueillait le sommet, avait donné le ton : « Les négociations ont culminé avec succès ». « Et dans l’intérêt de tous » avait-il dit dans son discours inaugural, insistant sur l’importance du dialogue comme seul moyen valable de surmonter les crises.
C’est l’opposition que le président angolais Jose Eduardo dos Santos a sermonné en les appelant à la patience « il vaut mieux attendre quelques mois de plus pour faire des élections dans de bonnes condition » (…) « plutôt que de se lancer sur les chemins incertains de la violence ». Pas de critique sur le report d’un an et demi des élections, ni le fait que Joseph Kabila reste au pouvoir jusqu’à la prochaine élection. Deux éléments mentionnés dans son discours. On est donc loin de la position de l’Union européenne. Bien loin aussi des demandes des poids lourds de l’opposition congolaise d’ouvrir un nouveau dialogue et d’une transition sans Joseph Kabila.
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