Sortant de l’oubli où il s’était plongé, LAMUKA fait reparler de lui depuis la marche du 13 juillet. Mais est réellement un retour, ou seulement une illusions cachant une autre réalité ?
Voyons. LAMUKA ne se réunissait plus. Jean-Pierre Bemba a passé tout son tour de la présidence tournante sans convoquer une seule réunion ni rien faire. Idem Moïse Katumbi, qui a entretemps créé son propre parti Ensemble.
Le jour de la marche, c’est Jean-Pierre qui était en vedette, avec sa femme et ses enfants dans la manifestation, un vrai show qui ne ressemble pas au très discret JPB de ces derniers mois.
De son côté, Katumbi nage en pleine ambiguïté. Il mobilise, puis renonce la veille au motif qu’une certaine Fondation Katangaise l’aurait averti de risques d’infiltrations par des casseurs payés pour provoquer des violences. Mais qui connaissait cette fondation katangaise qui apparaît opportunément, avec force publicité dans les médias, pour dissuader le puissant enfant terrible du Katanga ?
Gageons que c’est Moïse Katumbi lui-même qui a monté et financé ce numéro pour ne pas manifester ? En effet, quel intérêt a-t-il à continuer à faire le lit de LAMUKA, lui qui a déjà son Ensemble ?
Et Fayulu, le troisième patron du Langa Langa Stars politique ? Il dit avoir pardonné. Connaissant le personnage et la ténacité de sa rancune (dixit la comédienne Mua Mulopo), difficile de le croire. Seulement, voilà, ses deux compères tricotant manifestement des agendas personnels, il ne pouvait que lâcher ce « je pardonne » pour ne pas être décroché du train.
En effet, la journée du 13 juillet a été un succès sans lui. Le fait est que les gens ont appris à se méfier de ce partenaire au regard fuyant à cause de sa duplicité révélée : il avait vendu la ville de Kinshasa à Kimbuta, il avait poignardé Fatshi dans le dos à Genève, et dernièrement il voulait faire un enfant à Bemba et Katumbi, les vrais patrons de la plateforme LAMUKA, en s’emparant de celle-ci.
Il s’agirait donc moins d’une résurrection de LAMUKA que d’une rentrée politique de Bemba. Cette fausse résurrection de LAMUKA partage l’actualité avec un appel pressant au dialogue. Examinons cette deuxième facette de récentes manifestations.
Qui appelle ce dialogue et pourquoi ? Certes, il y a conflit maximum entre le CACH et le FCC. Cela légitime-t-il de neutraliser les institutions en place pour un dialogue hypothétique, surtout quand on sait que les dialogues congolais sont interminables ? Fatshi ne cesse de réaffirmer qu’il ne veut en aucun cas violer la constitution, et c’est une option raisonnable.
Autrement c’est scier la branche de l’État de droit sur laquelle il est assis. Ensuite, comment faire un dialogue national sans le FCC, le parti majoritaire au parlement, dont on a déjà entendu le refus par la bouche de son porte-parole Alain Atundu ? Enfin, qui dit que les dialogueurs seront plus gérables que les mitu pasi du FCC ? Ce n’est pas la peine de déshabiller Saint Pierre pour habiller Saint Paul.
En résumé, le peuple congolais réuni au sein de la Conscience Nationale en Action (CNA) recommande :
1° Au FCC : de collaborer et négocier peut-être une sortie honorable. Il n’a pas d’autre choix.
2° Aux tenants au dialogue : de soutenir plutôt Fatshi et se préparer pour 2023.
3° A Fatshi : de maintenir le cap sur l’État de droit, d’améliorer sa gouvernance et de prier pour ceux qui le persécutent. Romains 14 : 12 «Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas». Bénissez même Célestin Tunda Ya Kasende, le preferando petit frère de Ye Meyi.
Serge Gontcho di Spiritu Sanctu (+ 243 81 27 22 490)
Conscience Nationale en Action (CNA)
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