Moustiquaire
moustiquaire imprégnée d’insecticide/Ph. Tiers

Le PNLP est serein : « la moustiquaire imprégnée d’insecticide est inoffensive »

La population congolaise doit continuer à dormir sous moustiquaire imprégnée d’insecticide, car c’est le seul outil majeur de prévention de la lutte contre le Paludisme. Il s’agit du principal message du Programme National de Lutte Contre le Paludisme (PNLP) avec ses partenaires, en réponse à la lettre ouverte d’une Organisation de la Société Civile (OSC), alertant le Ministère de la santé sur le sous-dosage des moustiquaires de marque Dawa/Tana.  

L’annonce a été faite au cours d’un point de presse animé vendredi 1er mars 2019 à Faden House de Kinshasa, capitale de la RDC.

PNLP

Selon Eric Mukomena, Directeur du PNLP, il a été demandé à la suite d’une réunion stratégique avec les partenaires, que les moustiquaires imprégnées présentes dans les dépôts régionaux soient mises en quarantaine. Cela,  en attendant les résultats de l’Institut National de Recherche Biomédical (INRB) ainsi que l’Institut de médecine tropical de Kinshasa. Car, il n’y a que ces analyses de trois semaines environ, qui pourront déterminées le seuil d’insecticide de ces moustiquaires qui sont généralement de trois ans de durabilité.  Les résultats du test dont parle cette OSC sont basés sur des analyses effectuées par d’autre d’autres pays et non la RDC. Etant données que ce stock n’est pas encore distribué, c’est par précaution que cette décision a été prise. ‘’Nous attendons que ces deux structures fassent le test sur le seuil optimum d’insecticide résiduel qui s’y trouve et on va  prendre des décisions idoines’’, a-t-il relevé.

La RDC n’est pas le seul concerné

Dr. Bakary Sambou, responsable Palu du bureau de l’OMS/Kinshasa a rapporté que la moustiquaire imprégnée d’insecticide constitue un élément majeur de prévention de la lutte contre le Paludisme puisqu’il n’y a pas d’autres techniques en dehors d’elle. Selon lui, cette alerte de la société civile prouve que les gens sont soucieux de la qualité des produits envoyés au pays.

Cependant, il précise que dans tous les pays où les produits sont envoyés, ils sont testés non seulement à la sortie de l’industrie, mais également à l’arrivée pour savoir s’il s’agit des mêmes qui étaient examinés à la fabrication.

Pour le cas d’espèce, c’est le Fonds Mondial qui a interpellé l’OMS pour demander au service de pré qualification de faire le test de confirmation. Effectivement, il a été détecté que la quantité d’insecticide de ces moustiquaire était un peu en-dessous de ce qui s’attendait. ‘’On peut se féliciter que le Fonds Mondial ait demandé au Ministère de la santé de faire attention avec les moustiquaires de janvier 2017 à avril 2018 qui ont des difficultés de dosage’’, a-t-il avisé. Aussi, toujours est-il que c’est ce sujet qui a fait l’objet de la réunion entre le Ministère de la santé, l’OMS qui s’est impliqué avec les Partenaires Techniques Financiers (PTF). Toutefois, c’est une situation corrigible qui n’est pas grave et la RDC n’est pas le seul concerné.

Comme pour le compléter, Debbie Gueye de l’USAID a fait savoir que les moustiquaires imprégnées d’Insecticides sont envoyées dans des bateaux qui prennent plusieurs mois. Raison pour laquelle, il a été pris l’initiative de faire une étude  pour connaître l’impact de ce long voyage. Et c’est au cours de cette étude que ce problème a été remarqué. Pour elle, il y avait beaucoup de marques de moustiquaires, et ce n’était pas toutes les marques Dawa qui sont concernées.  Mais dans ce cas spécifiquement, il y a une petite étude pour voir cette question des moustiquaires arrivée dans le pays. Et l’OMS a mené des investigations pour découvrir que ce problème à l’usine était dans la formulation de l’agent qui fait adhérer l’insecticide aux moustiquaires. Il se trouve que la dégradation s’est effectué plutôt que prévue entre la sortie de l’usine et l’arrivée dans le pays. Ce qui explique la mise en quarantaine tous les moustiquaires (1.400.000 unités).

Toutefois, ces moustiquaires sont toujours importantes car inoffensives aux personnes, bien que le dosage d’insecticide ne soit pas optimal. ‘’Il y a l’insecticide qui tue toujours le moustique. A mon avis elles sont toujours utiles. Le risque est plus grand de ne pas distribuer les moustiquaires et de priver la population de cet outil contre le paludisme’’, a-t-elle martelé.

Traçabilité des produits

Mr. Franck Biayi, directeur du Programme National d’Approvisionnement en Médicament (PNAM) a signalé qu’il existe en RDC une règlementation où plusieurs services de l’Etat interviennent parmi lesquels la Direction de la Pharmacie et médicament. Au départ, cette dernière s’assure que ce qui entre dispose d’une autorisation de mise sur le marché. Pour l’avoir, il faut obtenir des dossiers qui permettent de donner la garantie de la traçabilité des produits. Le deuxième niveau de demande, c’est l’autorisation d’octroi de l’autorisation d’importation. Ici, toute entité qui voudrait exporter les médicaments, dès lors qu’ils sont déjà autorisés, doit encore obtenir l’autorisation d’importation. Encore une fois, c’est la direction de la Pharmacie et médicament qui intervient. C’est sur base de cette autorisation que les médicaments peuvent entrer au pays à travers la douane qui procède également à une vérification.  Mais avant cela, c’est l’OCC qui fait le prélèvement. ‘’Tous les produits, même s’ils sont sous financement des bailleurs de fonds passent par un processus’’, a-t-il éclairé en disant qu’il ne faut pas se focaliser sur ces moustiquaires comme si elles étaient entrées de manière frauduleuse. Au même moment où ladite direction a reçu l’information concernant ce qu’il qualifie des problèmes potentiels de qualité, il a été demandé à toutes les centrales de mettre ces moustiquaires en quarantaine et d’attendre les résultats des analyses.

Judith Asina

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