Dans une interview, le Secrétaire Exécutif de la fédération du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie du Canada (PPRD/Canada) scrute l’actualité politique actuelle de la République Démocratique du Congo. De la période électorale jusqu’à la formation de l’équipe du gouvernement Ilumkamba, Lawrence Kitoko Lubula, estime que sa formation politique avait sous-estimé ses adversaires, ce qui explique son échec à la Présidentielle du 28 décembre 2018. Cela, bien que le bilan de Joseph Kabila pouvait être bien défendu. « Aujourd’hui, nous en tirons encore des leçons pour mieux préparer 2023 dans le but de reconquérir pouvoir », rassure-t-il.
Ci-dessous l’intégralité de l’interview :
Matinonfos.net : Le gouvernement vient d’être publié, 7 mois après le changement à la tête de la République. Certains disent que c’est un enfant prématuré, quel est votre point de vue?
Lawrence Kitoko : Tout d’abord, c’est insultant pour les enfants prématurés et c’est très injuste d’entendre toutes ces épithètes envers le travail que les deux parties ont fait. Certains fils du pays oublient très vite. Nous sommes devant deux personnes qui ne se parlaient pas il y’a un an. Alors maintenant, lorsqu’elles décident de former une coalition pour diriger notre pays, il faut avoir beaucoup de respect pour ce gouvernement car il fallait faire converger les idées qui s’opposaient hier en une plateforme gouvernementale aujourd’hui. Moi, je ne tolère pas qu’on donne des épithètes sur les résultats d’un travail acharné sur la conciliation des vues et d’objectifs.
M.I : Le FCC avait proposé plus de 200 noms pour 42 postes, est-ce que votre nom était parmi les personnes proposée en tant que candidat du FCC aux élections passées?
Lawrence Kitoko : Non à ce que je sache. Les noms qui ont été proposé ont du faire un consensus au sein de notre plateforme politique le FCC. Si je n’étais pas proposé, ce n’est pas que j’ai démérité ou que j’ai été désavoué. Je suis un cadre au sein de ma formation politique et je pense que c’est pour répondre à l’équilibre au niveau du FCC que cela a été ainsi concocté. La situation ne me retire rien. Au contraire, cela me pousse à montrer d’avantages mes compétences sur terrain, proche de la population comme toujours au service de la nation. Et au-delà du gouvernement, le Congo n’a pas que besoin des ministres, notre pays est un chantier à ciel ouvert. Comme je l’ai toujours dit, je n’ai pas attendu d’être dans la politique pour travailler pour mon pays et le jour où ma formation politique aura besoin de moi au-devant de la scène, je répondrai présent.
M.I : La coalition FCC-CACH est décriée par les membres de LAMUKA et certains éléments du CACH, quel est votre point vu sur ce mariage ?
Lawrence Kitoko : Le mariage FCC-CACH est un mariage de raison, dont la seule substance est le bien être de la population congolaise. « Le peuple d’abord », comme disent nos partenaires. Nous aurions pu vivre une cohabitation à la française où le président n’a pas la majorité parlementaire (Mitterrand-Chirac ou encore Chirac-Jospin). Là encore, l’autorité morale du FCC et le chef de l’Etat ont jugé que ça serait plus profitable à la nation congolaise une coalition qu’une cohabitation. Vous savez, c’est souvent ce type de mariage qui dure et qui produit des résultats positifs. Je voudrai souligner quelque chose d’important concernant l’autorité morale, sans rien retirer au Chef de l’État congolais. Le FCC aurait pu former le gouvernement seul car nous avions déjà une majorité au parlement et, accepter cette coalition n’était pas un signe de faiblesse de la part du FCC. Le FCC a choisi l’intérêt suprême du peuple congolais et de faire contribuer toutes les formations politiques à la place de n’avoir que des ministres du FCC.
M.I : Revenons un peu par rapports aux élections, comment expliquez-vous que le Dauphin, M. Shadary perd à la présidence mais sa formation gagne les élections à tous les niveaux?
Lawrence Kitoko : Pour moi, c’était une première comme candidat aux législatives. Nous avons sous-estimé nos adversaires et nous avions manqué des communicateurs durant la campagne pour vulgariser notre projet et défendre notre bilan. Le bilan du Président Kabila peut être défendu. Mais force est de reconnaitre que nous avions encore beaucoup à faire. Aujourd’hui, nous en tirons encore des leçons pour mieux préparer 2023 dans le but de reconquérir pouvoir.
M.I : Pensez-vous qu’en 2023, le FCC gagnera les élections?
Lawrence Kitoko : Pourquoi pas ! Ce que je peux dire, c’est en lien avec le statut de mon parti qui est le PPRD dans son article 5 qui stipule : « le PPRD poursuit comme objectif principal la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir d’État par les voies démocratiques ». En politique, les alliances se font et se brisent, je ne peux pas prédire les forces qui seront là en 2023. Cependant nous, nous y serons pour reconquérir le pouvoir. Et il est important de savoir que la conquête du pouvoir est l’objet de toutes les formations politique.
M.I : Votre formation politique a 16 ministères avec de nouvelles figures, certains disent que Kabila n’est pas juste par rapport aux autres partis qui sont dans le FCC et que les nouveaux ministres ne sont pas qualifiés ?
Lawrence Kitoko : C’est mal connaitre la personne de Kabila et les leaders qui composent le FCC. Le partage des responsabilités au sein du gouvernement entre les 21 regroupements et partis politiques qui composent FCC devait se faire selon une clé de répartition et le poids politique des regroupements ou partis politiques membres prétendants à un poste ministériel. C’est-à-dire réunir au moins 8 députés pour un poste ministériel au lieu de 10 comme initialement prévue et 4 pour le poste de vice-ministre au lieu de 6. Mais nous avons aujourd’hui le parti comme Le Centre de Germain Kambinga qui n’a aucun député mais qui a un vice-ministre. Et je pense, s’il est ministre, le poids de son apport pour le peuple a été pris en considération de sorte que les autorités de FCC ont pensé qu’il soit en mesure de jouer un rôle considérable avec par exemple « le consommons congolais ». Ce qui veut dire que les ministres qui sont là, sont des personnes que les autorités du FCC ont jugé être à même de relever les défis qui se présentent à l’exécutif pour le bien être de notre peuple. Dire qu’ils ne sont pas qualifiés c’est un peu aller vite en besogne, voyons voir, si les résultats ne sont pas là au rendez-vous, alors le chef de l’État pourrait faire un remaniement ministériel en accord avec son partenaire FCC pour l’émergence du Congo et le bien-être de la population.
M.I : En dehors de la vie politique, qui est Lawrence Kitoko?
Lawrence Kitoko : Je suis un congolais comme tant d’autres qui aime le Congo et entreprendre, je suis l’éditeur du magazine Congo Business. Je suis le Président et initiateur de la Chambre de Commerce Congolaise au Canada, Président d’honneur de l’académie de football à Kisangani « ECOFUTA », propriétaire du centre de physiothérapie « PHYSIO KIN, » l’initiateur du concours entrepreneurial « le Défi Kinois » et l’un des initiateurs de la plateforme des réflexions « Coalition pour l’avenir du Congo ».
M.I : que recommandez-vous aux nouveaux membres du gouvernement ?
Lawrence Kitoko : Que leurs actions soient palpables pour éviter ce qu’on avait reproché au premier ministre Matata car la croissance dont il parlait, n’était pas perceptible dans le quotidien de la population.
La Rédaction
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