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Stop Tribalisme

Lamuka de retour, que devient le tribalisme? (Tribune de l’Analyste Serge Gontcho)

Le tribalisme a été au cœur de la discorde entre Fatshi et Fayulu, les deux candidats à l’élection présidentielle qui a vu la victoire du premier et les contestations virulentes du second.

Il y a deux jours, un frémissement de rapprochement s’est opéré entre les tenants des deux camps autour de la colère commune contre l’ennemi commun, le FCC, qui s’évertue à placer des explosifs dans la démocratie renaissante. Mais ce rapprochement efface-t-il les questions de la vérité des urnes et du tribalisme ? Dans notre précédent article nous avons examiné la question de la vérité des urnes. Aujourd’hui c’est le tour du tribalisme.

C’est quoi le tribalisme ? Dans son sens premier, le tribalisme est le sentiment d’appartenance et d’identité sociale et culturelle (Encyclopaedia Universalis) à une tribu. Etendu à une plus large échelle, il devient le nationalisme ou le panafricanisme.
De la même manière on appartient à l’association des Anciens du Collège Saint Louis, des supporters de FC Renaissance, ou des membres d’une religion. Aimer et vivre sa culture est légitime, et on doit condamner l’acculturation, qui est le fait de perdre sa culture, pour essayer d’embrasser mais sans jamais y parvenir celle des autres.

Ce qui rend le tribalisme problématique c’est l’échec du vivre ensemble avec les autres. Dans la mesure où nous nous retrouvons de fait dans de nouveaux regroupements sociologiques, regroupement auxquels nous tenons, semble-t-il, comment vivre sa culture sans détruire celle des autres ? Comment être Muyaka et Congolais et vivre avec un Mukongo et Congolais? Ce n’est pas évident, pas gagné d’avance. Il faut le temps du mixage.

Il est aussi difficile de délivrer quelqu’un du tribalisme que d’amener l’homme à aimer son prochain ; on a bien vu que le prêche à l’église ne suffit pas. La détribalisation est un processus lent qui doit être mené avec patience, avec des algorithmes bien pensés en amont. L’une des voies pour y arriver est d’identifier ou de créer des centres d’intérêt transcendants.

Un exemple nous en est donné par les multinationales qui partagent dans le capitalisme mondial un centre d’intérêt tellement puissant qu’elles luttent aujourd’hui pour l’abolition des frontières et la globalisation (rendre le monde un seul village, le village planétaire).

Notre village planétaire à nous c’est le Congo, construit dans la violence par le colonisateur sur les cendres des chefferies et des chefs traditionnels, mais nos générations s’y sont adaptées et il y a des Batetela qui n’ont plus de Batetela que les renseignements sur le passeport.
Ils ne mangent plus loponga la djese, et ne connaissent pas Katako Kombe ni Lubefu. Pour consolider ce Congo, il faut travailler ardemment à l’identification et au renforcement des centres d’intérêt communs.

Le tribalisme ne peut pas être éradiqué, mais doit être ajusté au nouveau monde. La diversité culturelle est une richesse, or la culture c’est la tribu. Qu’est-ce que la Francophonie, sinon la tribu des Francophones du monde entier ? Elle a fait de la « diversité culturelle » un leitmotiv.

Voilà le tribalisme pensé par les Français. L’élite congolaise, plutôt que de sombrer dans l’agitation populaire sur le tribalisme, doit songer plutôt à le théoriser et le canaliser. Je serai ministre de la Culture que je lancerai un forum national sur le tribalisme.

Quant à nos politiciens, qui pratiquent le tribalisme nocif, ils devraient songer à engager les penseurs de leurs partis s’interroger. Ont-ils un projet de société ? Si oui, que prévoit celui-ci sur le tribalisme ? Oh, notre projet de société n’en parle pas. Ok, il parle de quoi ? Capitalisme et social-démocratie ? C’est du copier-coller de mauvais aloi. Il faut repenser la société messieurs, dames.

Serge Gontcho di Spiritu Santu (+ 243 81 27 22 490)
Conscience Nationale en Action (CNA)

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