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La démocratisation de l’ONU, point d’un intérêt majeur

A l’heure actuelle, démocratiser l’ONU fait l’objet de débats sérieux dans la communauté internationale. A la 17ème Conférence au Sommet des Pays non-alignés tenue en septembre 2016 au Venezuela a été adoptée la Déclaration de Margarita condamnant les mesures unilatérales de l’ONU consistant à porter atteinte à l’autodétermination, à l’indépendance et à la stabilité des Etats souverains. Dans son discours prononcé lors de la 71ème Session de l’Assemblée Générale de l’ONU, le Ministre cubain des Affaires Etrangères a exigé d’établir un nouvel ordre international basé sur les principes du respect mutuel entre Pays et Nations et de la sauvegarde de la paix et de procéder au plus tôt à une réforme authentique de cette organisation. Les voix pour réformer l’ONU de façon démocratique se sont élevées fortement et également aux 72ème et 73ème Sessions de l’Assemblée Générale de l’ONU.

Pour quelle raison de telles voix ne cessent-elles de se faire entendre dans la communauté internationale?

C’est que l’ONU ne remplit pas ses fonctions comme de juste.

Elle a été fondée en octobre 1945 sur la base de l’idéal qu’«on œuvre pour que la postérité ne souffre plus le désastre de la guerre que la présente génération a eu à endurer deux fois.». Cela a traduit l’aspiration des peuples de différents Pays du monde de vivre en bonne entente et le vœu des Nations de sauvegarder en commun la paix et la sécurité internationales et d’accélérer le développement de l’économie mondiale.

Mais quel est l’état de choses actuel? Même plus de 70 années après la fondation de l’ONU, on voit encore des guerres, des litiges, des conflits armés et des attentats à la souveraineté d’un Etat par l’autre persister partout dans le monde ainsi que de fréquents actes antidémocratiques et inégaux contraires à la règle des relations internationales. Surtout, le Conseil de Sécurité, responsable de la paix et de la sécurité du monde, sert à un Etat privilégié d’un moyen de réaliser son hégémonisme, ce qui fait que la Loi du plus fort, soit la politique de primauté de la force, soit prisée toujours dans la résolution des problèmes internationaux. Ce n’est pas par hasard que se font entendre des voix contestataires partout dans le monde; «A l’heure actuelle, il n’existe pas de Conseil de Sécurité, mais un conseil d’insécurité,», «Même un aveugle peut savoir qu’il n’y a pas de justice à l’ONU. Cette dernière ne fait que jouer le rôle d’une institution génératrice de litiges.».

Il est naturel que la communauté internationale prétend fortement réformer l’ONU, en cachant mal le désespoir devant l’actuel système de celle-ci et l’ordre de sa gestion.

Comment faut-il réformer donc l’ONU? L’essentiel est de la démocratiser.

L’important est de procéder à une réforme de son Conseil de Sécurité.

En ce moment, une discussion pour la réforme du Conseil de Sécurité porte principalement sur l’accroissement des attributions des Pays membres permanents et l’augmentation du chiffre de ceux-ci. Mais pourtant, même si l’ONU parvient à atteindre ces enjeux de la réforme, elle ne peut bénéficier pour toujours du soutien de la communauté internationale, à moins qu’elle n’assure la responsabilité, la transparence et l’équité au niveau du règlement des problèmes.

Dans le cadre de la discussion sur la réforme du Conseil de Sécurité, la majorité absolue des Etats membres onusiens rejettent qu’il serve à des Etats privilégiés d’un moyen de réaliser leurs intérêts stratégiques et exigent qu’il assure la responsabilité, la transparence et l’équité dans ses activités et que le droit de représentation soit amplement octroyé aux Pays non-alignés et à ceux en voie de développement. Il faut que toutes les Régions soient représentées également dans la constitution du Conseil de Sécurité et que, en particulier, soient assurés complètement les droits de représentation des Pays non-alignés et de ceux en voie de développement qui représentent près de deux tiers de tous les membres onusiens. On devra réformer l’ONU de sorte que la responsabilité et l’impartialité soient assurées dans les activités de son Conseil de Sécurité et que celles-ci publiées autant que possible.

Il importe aussi à cet effet d’assurer le rôle principal de l’Assemblée Générale, son organisme suprême.

A l’heure actuelle, au sein de l’ONU, les attributions de l’Assemblée Générale démocratique sont plutôt limitées par rapport à celles du Conseil de Sécurité non démocratique; cette anomalie est à ne plus tolérer. Il est naturel que l’Assemblée Générale préside l’ensemble des activités onusiennes et ce sera toujours à elle de délibérer d’importants problèmes internationaux dont le maintien de la paix et de la sécurité du monde. En particulier, l’Assemblée Générale se chargera d’un examen définitif des résolutions majeures issues du Conseil de Sécurité comme la prise des sanctions et l’emploi des forces armées, ce qui permettra d’assurer l’impartialité dans les activités onusiennes et de contribuer à contrecarrer le diktat et l’arbitraire de Pays particuliers.

C’est alors que l’ONU sera démocratisée sur la base des principes de l’indépendance, de l’équité et de la justice internationale qu’elle pourra remplir avec honneur sa mission et son devoir et bénéficier d’un soutien et d’une confiance plus grands de la communauté internationale.

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