Washington, USA, 5 Février 2024 -/African Media Agency(AMA)/-Les femmes représentent environ un tiers de la main-d’œuvre de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, qui fournit des minéraux essentiels aux technologies modernes et à la transition énergétique mondiale. Mais, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, la discrimination fondée sur le genre, inscrite dans les lois minières, et le mépris de la santé, de la sécurité et de la protection sociale limitent les droits et les opportunités économiques des femmes travaillant dans les mines artisanales et à petite échelle.
Lancé aujourd’hui à l’occasion de la conférence annuelle Mining Indaba, le rapport 2023 sur la situation du secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (2023 State of the Artisanal and Small-Scale Mining Sector), fruit d’une collaboration avec l’organisation internationale de développement PACT, détaille les inégalités entre les sexes dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) et met en évidence les mesures à prendre pour améliorer l’égalité des sexes et faire progresser la participation des femmes. Il passe en revue les lois minières de 21 pays d’Afrique subsaharienne, d’Asie de l’Est et du Pacifique, et d’Amérique latine, et s’appuie sur des données primaires recueillies auprès de 1 900 participants, apportant un éclairage unique sur les obstacles profondément ancrés auxquels les femmes sont confrontées pour participer pleinement aux activités de l’EMAPE et sur les possibilités de parvenir à l’égalité des sexes.
« Les femmes travaillant dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle sont confrontées à des défis considérables qui exigent une action urgente pour garantir leur sécurité et leur épanouissement tant à la mine que dans leur foyer », a déclaré Demetrios Papathanasiou, directeur mondial de la Banque mondiale pour l’énergie et les industries extractives. « Nous sommes ravis de publier ce rapport novateur, qui propose des solutions concrètes pour créer un secteur minier plus inclusif et plus équitable, au bénéfice des femmes et de tous. »
Le rapport préconise l’adoption d’une législation tenant compte de la dimension de genre afin de protéger les droits des femmes dans le secteur minier et de créer un secteur plus durable. Il s’agit notamment d’améliorer les codes miniers – qui bien souvent ne comportent pas de dispositions visant à renforcer la participation des femmes – et de modifier les lois discriminatoires sur la propriété et les accords fonciers qui empêchent les femmes de posséder des terres et d’accéder aux ressources minérales à des fins d’exploitation minière artisanale et à petite échelle.
Les mauvaises conditions de travail, l’insalubrité et la violence, ainsi que le travail domestique, ont également un impact disproportionné sur la santé et les revenus des femmes travaillant dans les mines artisanales et à petite échelle, les reléguant à des rôles mal rémunérés et les exposant à un risque de décès 90 fois supérieur à celui des hommes. La question de la santé, des conditions de travail et de la sécurité des femmes n’a reçu que peu d’attention en raison de la perception selon laquelle l’industrie minière est dominée par les hommes. Le rapport invite les décideurs politiques à prendre en compte les risques spécifiques auxquels les femmes sont confrontées afin d’améliorer leur santé et leur sécurité au travail dans les environnements miniers. Le rapport souligne également la nécessité de renforcer les associations de femmes et les groupements professionnels dirigés par des femmes, qui ont joué un rôle essentiel dans l’amélioration de la visibilité des femmes travaillant dans les mines artisanales et à petite échelle et dans l’avancement des réformes en matière d’égalité des sexes dans le secteur minier.
« Il faut suivre la voie de l’autonomisation des femmes et de leur participation égale à l’exploitation minière, qui ouvrira la voie à un avenir plus juste et à des communautés prospères », déclare Rachel Perks, spécialiste principale de l’exploitation minière à la Banque mondiale et co-auteur du rapport.
« Il est essentiel de créer un environnement dans lequel les femmes travaillant dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle peuvent se faire entendre et exercer pleinement leurs droits sans discrimination. »
Distribué par African Media Agency (AMA) pour la Banque Mondiale.
À propos de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle
L’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) joue un rôle crucial dans l’industrie minière mondiale. Elle emploie environ 45 millions de personnes dans 80 pays, et représente ainsi les effectifs les plus importants de l’industrie minière mondiale. Ce secteur contribue de manière significative aux moyens de subsistance et à la croissance économique et constitue la principale source d’emploi pour des millions de personnes. Cependant, la Banque mondiale estime que 80 à 90 % des mineurs de l’EMAPE dans le monde exercent leur activité de manière informelle, sans les licences et permis exigés par la législation, et que les pratiques sont médiocres. Parmi les principales contributions de l’EMAPE, on trouve la fourniture de divers minéraux essentiels aux technologies modernes, notamment les technologies de communication, les technologies énergétiques propres et à faible émission de carbone, et la production d’articles de bijouterie. On estime que l’EMAPE fournit de 18 à 30 % du cobalt mondial, qui est essentiel pour alimenter la transition mondiale vers les énergies propres.
Les femmes jouent un rôle important dans l’EMAPE, environ un quart à un tiers des mineurs de l’EMAPE étant des femmes. Toutefois, les efforts déployés pour formaliser le secteur de l’EMAPE au cours des 40 dernières années n’ont pas eu d’impact significatif à grande échelle. Il est urgent de poursuivre les interventions et le soutien visant à améliorer les conditions de travail et les opportunités des mineurs de l’EMAPE, en mettant l’accent sur les femmes.
La Banque mondiale a été un partenaire important pour la formalisation de l’EMAPE depuis la fin des années 1970. Depuis plus de quarante ans,
la Banque a financé la formalisation de l’EMAPE par le biais de prêts, de subventions et d’analyses
dans 31 pays. Au cours de cette période, elle a également défendu d’importantes initiatives mondiales sur l’EMAPE et a joué un rôle important d’interlocuteur et de conseiller pour diverses initiatives internationales en matière d’EMAPE. Par le biais du fonds fiduciaire pour le soutien programmatique mondial aux activités extractives (Extractives Global Programmatic Support), la Banque mondiale s’est engagée à promouvoir l’égalité des sexes dans le secteur des industries extractives et continue d’aider les gouvernements à élaborer et à adopter des politiques, ainsi qu’à prendre des mesures pour intégrer l’égalité des sexes dans le secteur des industries extractives.
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