La Paroisse Saint François de Sales de la commune de Kintambo a connu une atmosphère inédite le vendredi 09 février 2018.A la base, les funérailles de Dechade Thérèse Kapangala Mwanza, cette jeune fille de 24 ans, aspirante à la vie religieuse qui a succombé sous les balles au sein de l’enceinte de la paroisse lors de la marche pacifique du dimanche 21 janvier organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC).
Il est 10h juste, la messe de suffrage qui a connu la participation de 17 prêtres débute à la Paroisse Saint François de Sales rempli comme un œuf.
Famille biologique, paroissiens, amis et connaissances, badauds foisonnent pour rendre un dernier hommage à Thérèse Kapangala, l’aspirante à la vie religieuse de la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille de Bergame. Une forte émotion, la tristesse et la colère étaient visibles sur le visage de plus d’un.
L’AMOUR EST PLUS FORT QUE LA MORT, PERSONNE N’EST ETERNELLE, IL Y A LA VIE APRES LA VIE
Tout au long de son prêche tiré de l’Evangile de Luc 12,35-40, l’Abbé Serge Kibau, Econome au Séminaire universitaire Jean- Paul 1er et 1er Assistant à l’Université Catholique du Congo (UCC), a pendant une vingtaine de minutes évoqué trois leçons à retenir: d’abord « l’amour est plus fort que la mort« .
Ici, il a mis en exergue le courage sans précédent qu’il faille avoir dans la vie. Au nom de l’amour, la peur est mise en marge. Quand nous aimons, nous sommes capables de tout voire pour le sacrifice suprême.
Puis, il a laissé entendre qu’il n’y a personne sur cette terre des hommes qui soit éternelle.
En toile de fond de ce message, il a dit qu’il y a un temps pour tout en se référant à la 1ère lecture tirée du livre de
Vous êtes dans le monde mais vous n’êtes pas de ce monde.
Peu importe tout ce que nous avons, nous ne sommes pas les maîtres de nos vies.
Enfin, le prélat a exhorté l’Assemblée en déclarant qu’il y a la vie après la vie.
Nous devons croire en la résurrection des morts .Mieux vaut s’appuyer sur Dieu que compter sur les puissants.
Il est monté au créneau en ces termes: « Change ta position et le Seigneur changera ta vie » et a rappelé que Thérèse Kapangala passait la majeure partie de sa vie à prier le rosaire à la grotte de l’Eglise.
Depuis les appels relatifs à la marche pacifique datant du 31 décembre 2017, le curé et le vicaire de la Paroisse Saint François de Sales, les Abbés Aimé Lusambu et Hora Mambu ne cessent de vivre dans la clandestinité suite à de fortes menaces venant de tout bord.
« Je n’arrive pas à ouvrir mon bureau pour recevoir mes propres chrétiens, parce que je ne sais pas qui je reçois, et pourquoi il est venu. La paroisse reste quadrillée, il y a les services spéciaux de l’Etat qui sont là en train de surveiller », a révélé le Curé de la Paroisse.
Il sied de noter que l’illustre disparue a fait l’objet d’un torrent de vibrants témoignages.
Elle a été inhumée à la Nécropole entre terre et ciel. Un quart d’heure après la messe,une pluie fine s’ est invitée pendant au plus 20 minutes, question pour la nature de dire à son tour un adieu à cette fille très engagée à la paroisse qui va fêter son 80ème printemps cette année.
Plusieurs ténors de l’Opposition et des Mouvements citoyens ont rehaussé de leur présence à cette messe entre autres: Delly Sessanga, Jean-Claude Vuemba, Eve Bazaiba, Vital Kamerhe pour ne citer que ceux-ci.
Thérèse Kapangala a vu le jour le 09 septembre 1993 à Kisangani et a fait ses études primaires au Lycée Madame de Sevigné. Elle a décroché son diplôme d’Etat en Coupe et Couture au Lycée Technique Professionnelle de Kasa-Vubu (LTPK).
Elle avait plusieurs casquettes au sein de l’Eglise:Aspirante religieuse à la Congrégation des Sœurs de Sainte Famille de Bergame, légionnaire de Marie, Membre des Bilenge ya Mwinda (Jeunes de Lumière), membre du Ministère des Jeunes Catholiques du Renouveau (Mijerca), Chantre à la Chorale Espérance.
Gloire BATOMENE
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