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Michaël Meya, sujet à des menaces, tentatives d'enlèvement auprès des Kuluna à Kinshasa.
Michaël Meya, sujet à des menaces, tentatives d'enlèvement auprès des Kuluna à Kinshasa.

Kinshasa: Menacé par des Kuluna, Michaël Meya envisage l’exil comme alternative pour sa carrière de footballeur

Kinshasa, capitale de la RDC et une agglomération de plus de 12 millions d’habitants est également réputée pour le banditisme urbain, mieux connu sous le nom de « Kuluna ». Un phénomène qui bat son plein sous le régime de Joseph Kabila notamment depuis 2010, à la veille de l’année mettant un terme à son premier mandat. De jeunes garçons dont l’âge est compris entre 16 et 30 ans, généralement désoeuvrés sont en première ligne et sèment la terreur à longueur des journée, soirs et des nuits. L’ une des victimes de ses menaces à répétition, Michaël Meya Kisadila, un jeune de 16 ans, passionné du football, un talent pur sur le terrain et de surcroît en dehors du gazon; exceptionnellement un homme, intelligent, épris de la culture générale. C’est ce qu’il a révélé sur notre microphone, le samedi 11 novembre 2020.

Le banditisme urbain se consomme à toutes les sauces à Kinshasa. « Les recettes pour tous » sont de mise à l’instar des régimes alimentaires préconisés par les nutritionnistes, diététiciens.

Ces malfrats pour la plupart des cas sont des récidivistes, leur casier judiciaire faisant foi. Du moins, ils ont un soutien de taille dont certains ténors du pouvoir, très influents sous l’actuel régime. Une assurance vie plus que la Société nationale d’assurance ( Sonas).

Michaël Meya comme plus d’un dans l’ex-Léopoldville, n’a pas pu échapper à ce phénomène. Son seul péché, c’est son courage de lion d’avoir dénoncé ce fléau qui taraude les esprits de beaucoup de Kinois.

DES HORS-LA-LOI QUI FONT LA LOI À KINSHASA

« Mon seul problème c’est d’avoir eu le courage de fustiger et dénoncer certains Kuluna qui sont à la base du désordre dans mon quartier et ma commune Kintambo. C’est en ce moment là que ma vie est devenue en danger. Ces malfrats ont pour certains le soutien des hommes politiques qui les utilisent pour les fins. C’était le cas lors de la propagande et des élections de 2011. Après l’opération Likofi entre 2013, 2014, ils ont filé à l’anglaise mais après plus d’un an, ils ont surgi car les activistes des droits de l’homme n’étaient pas d’accord du fait qu’on tuer ces hors-la-loi. Pourtant cette mesure était l’alternative jusqu’ici pour matter le Kuluna« , a fait savoir ce jeune homme habitant le quartier Wenze.

« J’avais ras-le-bol de voir des jeunes comme moi, au vu et au tous de faire du mal aux paisibles citoyens que nous sommes. Des vendeuses de pain le matin en ont fait les frais. D’autres commerçants, des garçons, filles, papas et mamans en cours de route ont été extorqués. Dans mon quartier, les gangs tels que « Les Rebelles », « FARDC » faisaient la terreur et il y avait même d’anciens sportifs : judoka, footballeurs qui se livraient à ces genres de pratiques« , a-t-il poursuivi.

DES TENTATIVES D’ENLÈVEMENT ET D’AGRESSION

« J’ai été victime de plusieurs tentatives d’enlèvement, d’agression. Ma famille biologique était en danger et surtout mon père, qui est menuisier, Victor Kisadila à l’arrêt Mabaya, étant donné que son atelier était sur la voie publique, non loin du macadam à un jet de pierre du pont Lunda Bululu. Ces bandits de chemin sont de mèche avec certains policiers ou encore leurs familles paient de l’argent pour que l’on puisse leur libérer quand ils sont appréhendés ou déférés devant les cours et tribunaux. Où est la police de proximité vantée par nos autorités. À force de me chercher par ces malfrats, j’ai dû quitter ma commune pour aller dans une autre. Cependant, ils suivaient aussi mes pas et étaient déterminés de me causer du tort, m’ handicaper étant donné que je suis footballeur. Une manière de me nuire définitivement mais j’ai su les dribbler tant soi peu. Mais après, avec la situation des élections qui n’ont pas eu lieu en 2016, la situation a empiré. Je me suis dit que je devrais quitter le pays du temps. C’était l’alternative« , a renchéri Michaël Meya.

« D’ailleurs, hormis le football, je suis dans la décoration. C’est ma grande sœur, Aurélie qui m’a formé. J’ai le goût de l’esthétique aussi et j’étais à ses côtés pour des cérémonies de fête. J’ai dû arrêter aussi à cause de cette traque. Du jour au lendemain, le danger me guettait« , a-t-il conclu.

La rédaction

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