Les débits de boisson à Kinshasa en général et en particulier dans la commune de Bandalungwa ont rouvert après 4 mois de disette. Sur l’avenue Kimbondo où longent plusieurs bars, les consommateurs et l’ambiance de feu étaient au rendez-vous la nuit du mercredi 22 au jeudi 24 juillet soit de 23h à 00h30. Une situation juste après la levée de l’état d’urgence sanitaire relatif à la pandémie de coronavirus par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi.
Bandalungwa a vécu hier. Cette municipalité que ses habitants surnomment » Paris » a réussi son pari post-état d’urgence sanitaire. Plusieurs personnes ont accouru pour prendre une place de choix dans des bars et lounges bars particulièrement sur l’avenue Kimbondo, en commençant par le tronçon de l’école Joyeux Lutin jusqu’ à l’arrêt de bus Moulaert-Kimbondo.
Il est 22h50, l’espace Remontada, juste dehors la musique de l’ancien sociétaire de Wenge Musica Maison Mère, Ferré Gola intitulé « 100 kilos » résonne à la grande joie des consommateurs. Sur la table, des boissons alcoolisées et sucrées. Le DJ donne le ton et c’est la fiesta, un réel plaisir de savourer la vie après quatre mois de fermeture officielle.
Joint au téléphone, Justine Tangila résidant sur l’avenue Batetela à Bandalungwa craint le réconfinement suite à la légèreté voire l’inconscience de plusieurs Kinois.
« Je suis heureuse pour la levée de l’état d’urgence Pour les bars c’est aussi une bonne option parce que plusieurs parents parents nourrissent des familles mais je m’inquiète dans la mesure où beaucoup de Kinois sont légers et inconscients. La fin de l’état d’urgence ne signifie pas la fin du coronavirus sinon nous risquons d’être reconfinés comme au Kenya et dans certains pays en Europe« , a déploré cette étudiante de l’Institut facultaire des sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC).
NEVERLAND ET CHEZ LE BOSS EN FEU
A quelques mètres nous sommes dans Neverland, un nom tiré à la résidence de la star de pop, feu Michaël Jackson (ndlr: décédé le 25 juin 2009).Une inscription collée avant l’entrée « Plongez au cœur de la fraîcheur« .
Ce slogan vaut son pesant d’or car en foulant les pieds c’est une atmosphère de fête et de fraîcheur. Un bon nombre de personnes répond à l’appel pathétique estampillé bye bye état d’urgence sanitaire pour les uns et adieu coronavirus pour les autres.
Juste après Neverland, c’est l’espace Chez le Boss. La palme d’or en ce jour d’ouverture dans ce coin revient à ce bar connu comme le loup blanc à Bandalungwa et qui a dépassé les frontières du district de la Funa.
Il est 23h 05. Un monde fou. A 95% les tables sont occupées.
Des boissons alcoolisées ont un ascendant sur des sucrées. On voit des Nkoyi, Castel, Beaufort et Heineken ici et des Turbo, Primus et des boissons sucrées par là sans oublier la chicha.
Des tubes rouges, verts et bleus allumés, des ventilateurs qui fonctionnent à compter du bout de doigt; des DJ qui électrisent tout.
Des cris de joie, tous les ingrédients sont réunis pour faire la fête.
CULTES ET OFFRANDES EN LIGNE POUR LES ÉGLISES, LES BARS BRANDISSENT LA PIÈCE
Un jeune homme qui a requis l’anonymat salue cette mesure du Garant de la nation pour relancer en même temps l’économie du pays.
« Je salue la levée de l’état d’urgence sanitaire du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi. Nous attendons tous cette décision. Ça nous soulage. Les activités commerciales reprennent. J’ai l’habitude de fréquenter les bars et boîtes c’est bien de se détendre aussi. Ce n’est pas un péché. En plus plusieurs familles sont nourries grâce aux bars et surtout que l’État perçoit des taxes. C’est un bénéfice pour l’économie du pays« , s’est-il réjoui.
A la question de savoir sur la polémique entre l’ouverture en premier lieu des bars et des églises le 15 août prochain.
« Nous sommes en démocratie et en plus on prône l’État de droit. Nous ne sommes pas contre les églises mais pourquoi les pasteurs ont du mal à digérer que les bars rouvrent avant. Les pasteurs organisent des cultes et reçoivent des offrandes en ligne. Mais les quelques bars qui vendaient en clandestinité étaient carrément fermés. La RDC est en plus un pays laïc.L’ État est au-dessus de tout« , a-t-il nuancé.
EXIT MESURES SANITAIRES ET LA DISTANCIATION SOCIALE
Des filles sexy, des danses obscènes, tout le décor est planté pour attirer. Aucune distanciation sociale, pas de dispositifs pour laver des mains, quelques masques au menton bref des gestes-barrière foulés au pied.
Les autorités urbaines de la ville de Kinshasa sont obligées de bouger les lignes de cette population kinoise réputée têtue et qui se soumet que lorsque l’on prend des mesures draconiennes à son égard. Le pic musical avec les artistes But na Filet avec des opus tels que Mon ex, Mon choix;Robinho Mundimbu, le générique » Bina na ngai », Fally Ipupa avec » École » et ses rumbas.
C’est depuis le 24 mars dernier que la Covid-19 sévit en RDC. On dénombre au moins 8000 cas dont plus de 5000 morts et 197 décès. Plusieurs activités ont repris à savoir les restaurants, magasins, banques et autres. Les écoles reprennent le lundi 03 août prochain et les universités le 10 août. Les frontières nationales et internationales rouvrent le 15 août.
Gloire BATOMENE
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