Sauvé de justesse de la noyade dans l’ « affaire 15 millions », le nom de Vital Kamerhe, Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, est notamment indexé dans un présumé détournement des fonds alloués aux travaux d’exécution des sauts-de-mouton, inscrits dans le programme d’urgence de 100 jours du Présidant de la République. Désavoué notamment par l’UDPS, mis à l’épreuve par la société civile, secoué par le Chef de l’Etat lui-même, l’étau semble se resserrer contre Kamerhe.
En son temps, L’ODEP (Office congolais de la dépense publique) avait déjà tiré sonnette d’alarme. Dans son récent rapport, l’ONG avait fustigé la surfacturation, l’enrichissement, le détournement et la « mafia » constatée dans la passation des marchés en ce qui concerne l’exécution du fameux programme d’urgence, coordonné par Vital Kamerhe, avant l’installation du gouvernement Ilunga.
Il aurait fallu que le Directeur de Cabinet lui-même s’exhibe, comme il sait bien le faire, dans les médias pour que l’opinion se rende compte de ces travaux de sauts-de-mouton cachaient une grande légèreté dans la gestion des finances publiques, au moment où la population Kinoise vit un véritable calvaire avec ces travaux qui ont rendu la circulation plus que difficile.
Il aurait fallu qu’une pluie oblige les tôles bleues a livré leurs secrets pour susciter diverses « missions d’inspection » sur les chantiers d’exécutions de ces travaux : Personnel impayé depuis plusieurs mois ou au moins mis en congé pour « contraintes logistiques », dans certains chantiers de saut-de mouton…découverts soudainement sur le tas, câbles de courant de la Snel, tuyaux de la Regideso qui tiennent les ouvriers « haut les mains » ; d’autres chantiers, suspendant du coup les travaux…UPN, Triomphal, deux chantiers fictifs pour lesquels des fonds ont été décaissés pourtant…
Enfin, le plus avancé de tous (en tout cas pas le plus achevé), celui de Kinsuka pompage, est du moins énigmatique : inauguration d’abord annoncée en novembre 2019, puis avortée en toute dernière seconde, puis reannoncée de nouveau au 30 janvier 2020, avec recommandation ferme de Vital Kamerhe, Urbis et orbi, de l’appeler en cas de Rendez-vous manqué. Oui, le Rendez-vous a bel et bien été manqué… sans explication jusqu’à ce jour.
Ce week-end, le Ministre du Budget, un proche de Kamerhe, a dit que le budget global des travaux est 46 millions de dollars. La solde à payer serait, à en croire Mayo Mambeke, de 13 millions. Donc 33 millions USD ont été déjà données aux entreprises. Pour lui, le taux de décaissement est de 55%. Ce qui est faux, mathématiquement, au regard de données qu’il a communiqué lui-même. Voici les vrais calculs : le taux de décaissement est 33 millions X100 sur 46 millions, on obtient 71,73% (vrai taux d’exécution, normalement). Or, pour le ministre Mayo, le taux d’exécution est de 55%.
Visiblement, il y a des gros problèmes. Car, le ministre de finance avait parlé d’un taux de décaissement de l’ordre d’environ 70% et le taux d’exécution d’environ 30%. Qui ment qui au sein du même gouvernement ? La transparence s’éloigne chaque jour dans cette affaire des sauts-de-mouton qui, sans doute, fera tomber beaucoup de têtes, avec l’enquête judiciaire ouverte à ce sujet.
Entre temps, la population à qui on avait promis des sauts-de-mouton, est décidément prise pour des sauts et moutons…surtout quand on se complait à ne pas faire rimer, dans les faits, actions et sanctions.
PM
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