Massacre Kivu

Journée mondiale des réfugiés : Le collectif des ONGDH dénoncent la détention de 50 centrafricains à Ndolo

Dans une déclaration rendue publique à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés célébrée le 20 juin de chaque année, des ONGDH demandent notamment à l’Etat Congolais de faire respecter le décret-loi n°021/2002 du 16/10/2002 portant statut des réfugiés, tel que signé et promulgué par le Président de la République. Car, il a été remarqué que malgré plusieurs dénonciations et revendications des réfugiés, demandeurs d’asile, rien n’a changé dans la vie quotidienne de ces derniers, encore moins par rapport au traitement de leurs dossiers.

Pour ces ONGDH, depuis sa création en 2002, la Commission Nationale des Réfugiés (CNR) n’a jamais rempli la mission lui confiée en dehors de la délivrance des cartes durables pour 2 ans renouvelables et attestations de prise de contact pour les demandeurs d’asile. L’autre difficulté majeure ce que cette institution d’Etat ne dispose pas d’un budget alors que la carte délivrée aux réfugiés n’est pas reconnue par les institutions bancaires congolaises.

Aussi, toujours est-il que les réfugiés en RDC ne peuvent pas effectuer un voyage à l’étranger à cause de manque d’un titre de voyage qui remplace le passeport national, bien que plus de 7 ans, tous les pays africains ont délivré les TVC sur leurs territoires, conformément à la convention de Génève du 28 juillet 1951.

Au moment où le monde célèbre cette date du 20 juin, plus de 50 ressortissants de la RCA ayant fui la guerre pour se réfugier en RDC, ont été arrêtés à l’Equateur, puis transférés à Kinshasa et actuellement détenus depuis le 10 juin 2018 à la prison militaire de Ndolo, car considérés comme des rebelles. Ces ONGDH rappellent que lorsqu’ un rebelle entre dans un autre pays, il est plutôt désarmé et identifié et non envoyé prison.

Malgré plusieurs dénonciations par des ONGDH tant nationales qu’internationales, rien n’a changé dans la vie quotidienne des réfugiés, ni le traitement de leurs dossiers. Les membres de la CNR qui devraient en principe veiller au bon fonctionnement de cette institution se sentent dépassés à remplir leur devoir, laissant tout entre les mains de secrétaire permanent qui est pourtant rapporteur.

Des résolutions

Pour en découdre, les ONGDH adressent des recommandations à plusieurs niveaux, notamment la communauté internationale, afin de continuer à privilégier les intérêts des peuples souverains aux dépens de leurs intérêts économiques et de sanctionner sévèrement tous les dirigeants qui, par prétexte de souveraineté, maltraitent leur  population. L’ONU et l’UA de leurs côtés, ne devraient pas accorder des postes de haut rang aux pays africains qui ne respectent pas les droits de l’homme sur tous les aspects, particulièrement ceux qui pratiquent la démocratie cacophonique. A l’UA  seule, il lui est demandé de mettre sur pied des mécanismes très efficaces pour le règlement des conflits du continent au lieu d’attendre de compter le nombre de morts et blessés.

L’Etat Congolais par ailleurs, est appelé à faire respecter son propre décret-loi n°021/2002 du 16/10/2002 portant statut des réfugiés, tel que signé et promulgué par le Président de la République. Pour ce faire, les membres de la CNR doivent jouer pleinement leur rôle.

Les ONG des droits de l’homme tant nationales qu’internationales ne doivent pas croiser les bras en arrêtant de défendre les droits des réfugiés, déplacés des guerres, internes, migrants, demandeurs d’asile ainsi qu’expatriés partout dans le monde.

Judith Asina

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