Des enfants en RDC - Photo Save the Children
Des enfants en RDC /Photo Save The Children

Journée mondiale des Droits des Enfants : Le Droit à l’éducation pour les enfants toujours un défi en RDC

Ce mercredi 20 novembre 2024 marque le 35ème anniversaire de l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations-Unies de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CDE). Cet instrument juridique est le principal, reconnu internationalement comme référence en matière de promotion et de protection des droits de l’Enfant. Malheureusement, il souffre toujours dans son application en République Démocratique du Congo (RDC), notamment dans le secteur de l’éducation.

Selon le Chef des Travaux au Département des Relations Internationales à l’Université Officielle de Bukavu, Ibrahim Ngila KIKUNI, accéder aux institutions scolaires pour apprendre à lire et à écrire constitue un droit fondamental dont doivent jouir tous les enfants sans discrimination aucune.

S’appuyant sur les articles 28 et 29 de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CDE) des Nations-Unies, le doctorant I. Ngila note que l’éducation à assurer aux enfants doit être de bonne qualité conformément aux articles garantissant le développement de l’individu et de la société.

En effet, les objectifs de développement durable (ODD) consacrent également le droit à l’éducation. L’ODD numéro 4 prône l’Education de qualité en visant spécifiquement à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité pour tout enfant congolais sans discrimination et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».

L’ACCES DES ENFANTS A L’EDUCATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
L’éducation est plus globalisante, ne se limitant pas au seul aspect de l’instruction ou de la scolarisation pour les enfants. Néanmoins, c’est ce dernier aspect qui prend souvent le devant en matière d’éducation des enfants. En RDC, l’accès des enfants à une éducation de qualité sans discrimination constitue encore un grand défi à ce jour. Malgré les efforts déployés par le gouvernement de la RDC pour la gratuité de l’enseignement au niveau du primaire, les mesures d’accompagnement font preuve de grandes faiblesses pour atteindre les objectifs assignés.

Plusieurs facteurs sont à la base de cette situation, notamment la non maîtrise des effectifs des enfants en âge de scolarisation ; l’extrême pauvreté des parents ; le non-respect par le gouvernement des engagements pris avec le personnel du secteur de l’enseignement ; l’insuffisance et le manque d’entretien des institutions publiques chargées de l’enseignement ; l’inaccessibilité des infrastructures et du système éducatif pour les enfants à besoins spécifiques (enfants handicapés, déplacés, minorités ethniques, etc.) ; le système éducatif non adapté au contexte et aux besoins de développement du pays ; etc.

Cette situation donne la brèche aux opérateurs privés (dont les confessions religieuses principalement catholiques, protestantes, musulmanes, kimbanguistes, adventistes, etc.) qui martyrisent les parents et les enfants en imposant les cérémonies religieuses, les frais de scolarité exorbitants ainsi que plusieurs frais illégaux (uniformes, badges, recollections, cahiers de communication et journaux de classe imposés à l’école, construction jamais achevée, offrandes exigées, etc.).

A cause de ces pratiques, plusieurs enfants n’accèdent pas à l’enseignement en RDC. Pour cette rentrée scolaire 2024-2025 par exemple, seules ces institutions privées ont ouvert leurs portes à la rentrée scolaire selon le calendrier fixé par le gouvernement, soit le 02 septembre 2024. Les écoles publiques n’ont ouvert leurs portes que deux mois après à cause de la grève des enseignants.

A cette situation s’ajoute la problématique de conflits armés (particulièrement dans les provinces de la partie Est du pays) causant le déplacement de plusieurs enfants, la destruction des infrastructures scolaires, les maladies … conduisant à l’abandon scolaire pour les enfants.

Pourtant, les articles 38 et 39 de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant en RDC reconnait le droit d’accès à l’éducation pour l’enfant, ainsi que le devoir des parents et du gouvernement à veiller à la jouissance de ce droit par tous les enfants au pays.

DE LA REFORME DU SECTEUR EDUCATIF EN RDC
Le désordre qui plane dans le secteur éducatif en RDC constitue un grand frein au développement de l’enfant et à la jouissance de ses droits les plus fondamentaux consacrés par les instruments juridiques pertinents, particulièrement la CDE du 20 novembre 1989.

D’après le Chef des Travaux Ibrahim NGILA, ce désordre profite aux privés cherchant à s’enrichir au détriment des enfants et de leurs parents, tout en défiant le gouvernement.

« La rentrée scolaire 2024-2025 polémique en constitue un exemple éloquent. La situation d’accès à l’éducation pour les enfants se retrouvant dans les zones sous occupation des rebelles au Nord-Kivu par exemple, et dans des camps des déplacés en constitue un autre. La baisse de la qualité de l’enseignement, les conditions précaires d’encadrement des enfants et de leurs enseignants, les tarifs inaccessibles fixés au sein des institutions privées… ne font que corroborer ces affirmations. », a-t-il expliqué.

Pour le Doctorant, « il est donc grand temps que le gouvernement de la RDC et ses partenaires prennent la question au sérieux en remettant de l’ordre dans le secteur éducatif afin d’assurer que les enfants jouissent de leur droit fondamental (parmi tant d’autres) qui est le droit à l’éducation. ».

Cette date du 20 novembre doit être une date d’interpellation et d’évaluation des efforts en matière de promotion et de protection des droits de l’enfant.

Il sied de noter que la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CDE) fut instaurée en novembre 1989 par les Nations-Unies.

Le thème retenu pour célébrer cette journée est « l’éducation pour tous les enfants en Afrique : l’heure est venue.

Jules Ninda

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