Les jeunes du mouvement politique « Tous pour le Congo » sont monté sur le créneau à travers un sit-in organisé mardi 1er mai 2018, devant Pain Victoire, dans le cadre de la journée internationale de travail. Objectif ? Déposer un mémorandum adressé dans lequel ils expriment leur raz-le-bal à la maltraitance que l’employeur de cette boulangerie inflige à l’endroit des agents, dont la plupart œuvrent comme journalier pendant autant de mois.
Coup de sifflet, vuvuzela, avec une pancarte où on pouvait lire en lingale ‘’mbongo mukie, musale ebele’’, comprenez, ‘’beaucoup de travail pour un salaire insignifiant’’. C’est ce qui a caractérisé l’action des jeunes de « Tous pour le Congo », un mouvement politique opérant en RDC, devant l’usine de la boulangerie Pain Victoire à Kinshasa/Lingwala.
« Nous sommes ici parce que c’est la journée du travail qui ne doit pas être confondue à la fête, puisque destinée à des revendications pour les travailleurs », a relevé Jonathan Eloho, Coordonnateur de ce mouvement politique. A l’en croire, ce qui se passe dans cette boulangerie n’a rien d’humanisme, entendu qu’il y a des gens qui sont sous-traités et sous-employés. Pour preuve, pendant ce sit-in, certains sont venus en cachette féliciter se mouvement et se plaindre de la situation salariale qui ne cadre pas avec la législation congolaise.
Entant que jeunes qui vivent dans ce coin de la capitale, Jonathan Eloho souhaite que cette situation cesse et que chacun entre dans ses droits. « C’est vrai que nous n’allons pas changer les conditions de travail, mais nous prenons notre leur responsabilité pour dénoncer ces antivaleurs», reconnait-il. Car, au-delà du prix du pain qui est une « escroquerie » envers la population figure également celle infligée aux travailleurs. D’autant plus que des millions des pères et mères de familles sont journaliers contre la législation congolaise.
Il indique que Tous pour le Congo a fait un pas, il reviendra à la délégation syndicale et l’Autorité compétente de lui emboîter le pas. Il considère qu’eux ont tendu le bâton à l’équipe syndicale de Pain Victoire en particulier et de tous les mouvements syndicaux de la République.
Il faut signaler qu’aucun agent n’a osé s’exprimer à la presse, par crainte d’être licencié, bien que reconnaissant faire l’objet d’un mauvais traitement de la part de l’employeur.
Quid du mémo ?
C’est un mémo adressé au DG de Pain Victoire dans lequel « Tous pour le Congo » dénonce notamment le licenciement abusif des employés de pain Victoire. Etant donné que certains sont engagés depuis plusieurs mois sous le titre « travailleurs journaliers », ils sont supposés, selon la Loi, être sous contrat à durée indéterminée. Alors qu’afin de procéder à leur licenciement, Pain Victoire devrait suivre la procédure suivante : une notification, plusieurs jours à l’absence, d’une entrevue avec l’employé ayant pour objet son licenciement, l’envoie de licenciement un jour franc après l’entrevue. Une démarche qui n’est pas suivie la plupart de temps.
En dépit de cela, il est reproché à ladite boulangerie de ne pas donner de repos hebdomadaire à ses employés qui travaillent pourtant 7 jours sur 7. Une situation qui viole l’article 21 du code du travail. Car au regard de ce dernier, tout travailleurs doit jouir, au cours de chaque période de sept jours, d’un repos comprenant au minimum 24 heures.
Judith Asina
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