Cette association des jeunes fait des oubliés du système en RDC, notamment les orphelins, les enfants emprisonnés et les veuves, son cheval de bataille. « Non à l’incarcération, oui à la rééducation pour une meilleure solution contre la délinquance juvénile », tel est le principal message lancée hier, à l’occasion de la 8ème célébration de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant consacrée à la journée du 20 novembre de chaque année.
Pour faire passer le message, ‘’Engao’’ projette rencontrer les Autorités compétentes, notamment le Ministère des Droits Humains pour leur faire part de leur désidérata et plaidoyer. En plus, il est prévu une visite des enfants à la prison centrale de Makala et du centre de sauvegarde de Kintambo.
Pour Me Jonathan Eloho, Président du Mouvement Citoyen ‘’Engao’’ (bouclier en langue Tetela), la détention arbitraire d’un mineur est illégale, s’il faut se conformer à la Loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant, précisément en son article 161. Vu l’entorse faite à cette Loi, il se demande ce qu’apprennent ces mineurs délinquants en faisant fi, lorsqu’il s’agit des intérêts, de la législation dont il faut se servir pour les accuser et les priver de liberté.
En effet, il considère la solution d’incarcération comme mauvaise. Pour cause ? La mise en pause de la vie de ces jeunes adolescents bien que délinquants, dans un milieu carcéral d’adultes, sans apprentissage réel et avec pour seule éducation, la Loi du plus fort et la Loi de la survie, ne fait qu’accroître les causes poussant à la criminalité.
Se considérant comme potentielles victimes et défenseurs de ces jeunes gens, il plaide pour que soient placés en centre de Rééducation et Réinsertion les mineurs en conflit avec Loi, conformément à la Loi portant protection de l’enfant spécialement en ses articles 115 et 117. De cette manière, le cercle vicieux de la violence sera brisé et la plante vénéneuse qui menaçait les générations futures sera asséchée.
Le Mouvement citoyen Engao est parti d’un constat selon lequel c’est les racines dans la pauvreté, la mauvaise éducation et la misère des peuple ainsi que l’incompétence des services étatiques qui ont fait en sorte que la délinquance juvénile soit devenue une gigantesque plante dont l’ombre menacent l’avenir des enfants en particulier et la société en général, au même titre que la corruption.
Zoom sur le mouvement citoyen Engao
Bouclier en langue Tetela, le mouvement Citoyen Engao se considère comme tel en faveur des oubliés du système. Raison pour laquelle, il propose des idées pour amélioration des conditions de vie et l’avenir des oubliés du système, c’est-à-dire les orphelins, enfants emprisonnés et les veuves, en bref, ceux qui ne reçoivent pas ce que leur revenait la société. « C’est pour eux que nous nous constituons en bouclier », déclare Jonathan Eloho. Il indique que c’est à l’unanimité qu’il a été opté pour cette appellation, après avoir constaté le dédoublement avant l’obtention des documents proprement dits.
Pour cela, il lance un message par rapport à l’incarcération des enfants qui constituent selon lui, un double danger puisque déjà, la Loi sur la protection de l’enfant parle précisément de placer les enfants en institution de garde et non en prison. Le deuxième danger c’est par rapport à l’avenir. Est-ce qu’en sortant de la prison, ils sortiront en souriant ou avec une haine, car ayant pour bagage, la Loi du plus fort.
Judith Asina
Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire